Groupe Velcorex: le tribunal de commerce repousse à nouveau sa décision

Auteur :

Matthieu Guinebault

Publié le
14 sept. 2023

Le tribunal de commerce de Mulhouse a décidé le 13 septembre d’accorder un nouveau délai de deux semaines au propriétaire Pierre Schmitt pour pouvoir débloquer l'arrivée des fonds liés à son projet de continuation. 

L’industriel Pierre Schmitt s’est en effet rangé du côté du projet du fonds d’investissement suisse Big Investment, qui prônerait la continuité de la stratégie de l’entreprise. Ce qui inclurait sa progressive orientation vers la transition écologique et son projet de développement des composants en lin pour l’automobile. Un projet qu’évoquait Pierre Schmitt en juin pour FashionNetwork.com.

Ce projet de reprise porterait sur l’ensemble du groupe. Ce dernier se compose du spécialiste français du velours Velcorex, qui compte 85 salariés à Saint-Amarin, auxquels il faut ajouter la soixantaine d’emplois générés à Hirsingue par Philea, spécialiste alsacien des tissus pour le prêt-à-porter féminin et le luxe, et le tisseur Emanuel Lang, premier acteur à avoir réimplanté une filature de lin en France.

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Reste que le projet de Big Investment, soutenu par Pierre Schmitt, repose sur 25 millions d’euros d’investissements qu’il s’agit désormais de débloquer via le Royaume-Uni. Opération qui a motivé un nouveau report de la décision du tribunal de Mulhouse.

En face, demeurent un projet de Scop (coopérative) portant sur la seule structure Velcorex. Ce projet est porté par 58 salariés, qui s’engageraient à reverser leurs indemnités de licenciement afin de les injecter dans ce projet de redémarrage de la structure. Le projet serait financé à hauteur de 8 millions d’euros.

Un autre projet est quant à lui porté par des obligataires suisses de l’entreprise, acteurs auprès desquels celle-ci avait précédemment levé des fonds. Ce projet de reprise est donc destiné à protéger l’investissement que représente la structure. 

Si salariés, dirigeants, fournisseurs et clients du groupe Velcorex sont suspendus à la décision du tribunal, l’affaire est également suivie de près par la filière textile française pour des raisons de symbole. Fort de 25 millions de chiffre d’affaires, le groupe alsacien est en effet, via Velcorex, le dernier des fabricants français de velours, tandis que Emanuel Lang avait lancé la vague des réimplantations de filature de lin en France.