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21 févr. 2019
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Gucci avance masqué à Milan

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AFP-Relaxnews
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21 févr. 2019

(AFP) - Le spectacle continue à la Fashion Week de Milan qui a accueilli mercredi les premiers défilés de Gucci, Jil Sander, N.21 ou encore Moncler, 24 heures après la mort du styliste Karl Lagerfeld, icône des podiums milanais.


Gucci - automne-hiver 2019 - Womenswear - Milan - © PixelFormula


Après avoir fait une infidélité à la capitale lombarde en présentant sa dernière collection à Paris en septembre dernier, Gucci est de retour dans son quartier général milanais. Tous les invités ont reçu une invitation comme toujours énigmatique et étonnante, immédiatement propulsée au rang d'objet de collection : une boîte en bois contenant un masque en papier mâché blanc représentant le visage du dieu grec Hermaphrodite, symbole de l'androgynie.

C'est sur un podium elliptique de plus de 100 m de long et dans une salle entièrement tapissée de miroirs que le directeur artistique Alessandro Michele a présenté sa collection automne-hiver co-ed (hommes et femmes). Sur fond de rugissements de lions et de clameurs de jeux du cirque, la salle est bombardée de lumière kaléidoscopique. L'aveuglement est tel que la grande prêtresse de la mode, Anna Wintour, n'est pour une fois pas la seule à sortir ses lunettes de soleil pour regarder le show. 

Les looks qui défilent jouent la théatralité, marque de fabrique du styliste, avec des visages recouverts de masques de toutes formes, ici en bronze en forme d'aigle, là recouvrant simplement les oreilles ou un oeil, d'autres agrémentés de clous. C'est le masque que la philosophe Hanna Arendt, citée dans la présentation très littéraire du défilé, définit comme le moyen qu'ont les individus de se révéler aux autres dans des identités multiples et libres. Pour Michele, les vêtements incarnent aujourd'hui ce masque qu'utilisent les hommes et les femmes comme des éléments de représentation de soi.

Maturité nouvelle

La collection semble alors trouver une maturité nouvelle, laissant place à une rigueur et faisant la part belle à des silhouettes monochromes, verte, beige, rouge, gris. Le patchwork et la superposition auxquels nous avait habitué le créateur semble ici s'atténuer. Des tailleurs pantalons ou jupes portés indifféremment par des hommes ou des femmes, des trenchs et des pardessus aux silhouettes structurées, de la fourrure (synthétique car en 2018 Gucci s'est engagée à bannir la fourrure animale de ses collections). Des références à la comédie et la représentation sont disséminées ici et là, avec une combinaison Arlequin ou un Pierrot Punk.

Gucci reste la colonne vertébrale du groupe Kering, a déclaré François-Henri Pinault la semaine dernière lors de la publication des résultats annuels. Son chiffre d'affaires en 2018 s'élève à 8,28 milliards d'euros en 2018, soit 37 % de croissance sur l'année et un objectif annoncé pour 2019 de 10 milliards d'euros.

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