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19 mai 2012
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Guillaume Henry: "La première sortie du garçon Carven"

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19 mai 2012

A quelques semaines du Pitti Uomo, le directeur artistique de la maison Carven, invitée d’honneur de cette 82e édition, commente l'événement et détaille sa vision de la marque avec un enthousiasme contagieux.


Guillaume Henry

FashionMag : Alors, stressé ?
Guillaume Henry : Nous essayons de ne pas trop nous mettre la pression, même si cela peut sembler difficile compte tenu de l’ampleur de l’événement. On va faire les choses dans la simplicité et la convivialité. Même si la réalité du secteur connait des difficultés, je n’envisage la mode qu’au travers de la notion de plaisir et de bonheur. J’espère avant tout que nous nous amuserons à Florence pour fêter la première "sortie" du garçon Carven, qui était jusqu’à présent timide, aussi bien auprès des acheteurs que de la presse.



FM : Le garçon Carven va-t-il mûrir pour son premier voyage à l’étranger ?
GH: Le garçon Carven voyage au Pitti mais la collection ne sera pas liée à l’événement ni au lieu. Elle restera axée sur les codes que nous instaurons depuis trois saisons. Donc, effectivement, le thème écolier est toujours présent, mais pas seulement l’élève: on pourra aussi voir le maître d’école ou d’autres personnages issus de photographies de groupes, de portraits de familles, des protagonistes d’un village sortis d’une histoire à la Tati. Il y aura des références liées aux souvenirs que j’ai pu garder ou puiser dans les photographies de Doisneau et Brassaï.

FM: La nostalgie semble centrale dans votre travail, c’est volontaire ?
GH: Ces codes reviennent souvent car j’aime cette forme de naïveté-là. Nous voulons créer des personnages qui restent palpables et possibles, un peu comme mes souvenirs d’enfance évoquent le boulanger du village ou le maire du village. C’est aussi lié à l’historique de la marque, dont la période faste fut les années 50 et 60. Tout ce vocabulaire-là me parle beaucoup que ce soit artistiquement, dans le cinéma ou l’image en général. Peut-être parce qu’il n’y avait pas tant de prêt-à-porter à l’époque, les gens s’habillaient comme ils étaient, en fonction du métier qu’ils faisaient. On s’habillait le dimanche, on prenait soin de ses vêtements, qu’on gardait longtemps, et j’aime bien ces notions. Et puis au-delà de mon goût personnel, je suis sensible à l’idée de rattacher l’identité actuelle de Carven aux grandes années de la marque, ce que Madame Carven a véhiculé dans ses premières années étant d’une richesse extrême. C’était sain, léger et esthétique.

FM: Avez-vous un plan de développement précis et des objectifs particuliers ?
GH: Nous avons la chance, chez Carven, de travailler pour une entreprise familiale qui reste gérée par quelqu’un de sincère, très sensible au plaisir de la création, qui plus est. Il n’y a pas vraiment de plan ni d’objectifs de résultats outre le fait de se faire plaisir et d’en donner. J’aimerais évidemment que Carven se développe mais il ne s’agit pas d’ouvrir partout et à n’importe quel prix, mais tant que les gens seront là, nous serons présents pour eux.

FM: La collection va-t-elle s’étoffer ou collaborer avec de nouvelles griffes ?
GH: Le vestiaire restera celui d’un vestiaire idéal qui ne privilégie pas une pièce par rapport à une autre. Nous avons pour la première fois travaillé le maillot de bain et de nouvelles associations vont voir le jour avec d’autres marques, comme nous l’avons fait avec la femme dont les chaussures sont réalisées avec Robert Clergerie. L’an dernier pour l’homme, nous avions fait appel à Lafuma à l’occasion d’une jolie collaboration autour du sac. De nouveaux binômes arrivent, mais patience…

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