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11 sept. 2018
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Happychic détaille son calendrier de fusion des enseignes Jules et Brice

Publié le
11 sept. 2018

A l’occasion d’un comité d’entreprise extraordinaire ce mardi au siège du groupe à Roubaix, la direction d’Happychic a pris la parole pour communiquer les différents points d’étape qui jalonnent sa restructuration. A commencer par le plan de licenciements annoncé en juillet. Le groupe aux 561 millions de chiffre d’affaires annuel confirme bel et bien la mise en place d’un PSE prévoyant 466 suppressions de postes et la fermeture de 88 magasins, dont les négociations avec les représentants du personnel débuteront le 18 septembre pour s’achever au plus tard le 17 janvier prochain.


La campagne automnale de Jules - Jules


Pour tenter de pérenniser l’activité du groupe, il a en effet été décidé depuis plusieurs mois de dessiner une nouvelle entité résultant de la réunion des chaînes masculines Jules et Brice. Ainsi, sur le plan légal, la fusion des sociétés Jules, Brice, Happychic Services, Happychic Production et Happychic Store doit être opérée d’ici au 30 juin 2019. Les équipes seront dans un premier temps mutualisées sur le principe du management participatif, même si les deux chaînes cohabiteront encore jusqu’au déploiement du nouveau concept, notamment pour définir « une offre plus resserrée et plus lisible avec de vrais partis pris sur les produits emblématiques des deux enseignes », mais aussi « déployer de nouveaux canaux de distribution digitaux », expose Jean-Christophe Garbino, le dirigeant du groupe nordiste appartenant à la famille Mulliez.

Sur le plan commercial, la réflexion autour de la nouvelle chaîne baptisée très provisoirement Jules & Co sera menée par ces équipes jusqu’en 2019 (avec des tests de formats de magasin) pour, si tout se passe comme prévu, aboutir à la mise en place effective de cette enseigne en 2020, sur le réseau subsistant. « Le prénom Jules restera dans le futur nom, mais celui-ci n’est pas encore défini. »

La réorganisation n’est pas encore mise en place que le dirigeant ambitionne déjà de pouvoir faire rayonner son nouveau bébé à l’export. En ayant une empreinte beaucoup plus internationale que Jules et Brice (qui ont tout de même quelques dizaines de points de vente à l’étranger) puisque l’objectif affiché est de « devenir leader mondial » sur le créneau des enseignes masculines moyen de gamme. « On espère repartir beaucoup plus fort, il y a de la place pour une marque résolument homme en France et nous allons bâtir un business model qui nous permette surtout un vrai développement à l’international », décrit-il.

La direction du groupe le concède, Happychic et ses 734 magasins n’ont pas su s’adapter à la mutation du secteur retail dans la mode, concurrencé par les acteurs e-commerce et impacté par un marché de l’habillement contracté dans l’Hexagone. « J’appréhende ces départs avec tristesse et résolution. Ce sont des gens qui ont beaucoup donné à l’entreprise, mais l’objectif est de la sauver et je suis convaincu qu’il n’y a pas d’autre solution », livre Jean-Christophe Garbino. Les suppressions de postes seront échelonnées dans le temps puisque les magasins fermeront à expiration des baux ou lors de cessions de fonds de commerce, jusqu’à la fin de l'année 2021. Et, d’ici avril 2022, Happychic annonce la création de 64 postes pour soutenir sa transformation.

Selon l'AFP sur place, les organisations syndicales ont affiché mardi leur mécontentement après la présentation de ce plan social par la direction. « On demande qu'on respecte les personnes qui sont dans ce PSE (plan de sauvegarde de l'emploi, ndlr) et qu'il y ait des indemnités correctes », a déclaré Laurent Petit, délégué syndical CGT à l'issue du Comité d'entreprise. « On discute de la mendicité, j'ai honte, 700 euros par année d'ancienneté ! Et 17 000 euros pour des gens qui ont 20 ans dans la même boîte, ce n'est même pas une année de salaire... » a renchéri Patrick Digon, délégué syndical CFDT, en larmes.

Véronique Carnin (FO) s'est interrogée sur la mise en place d'un PSE « alors qu'il y a eu depuis trois ans près de 1 200 démissions », signe « que l'entreprise s'épure toute seule ». La direction d'Happychic, qui appartient à la galaxie Mulliez et qui a annoncé ce PSE mi-juillet, a rétorqué que les négociations n'étaient « qu'au démarrage », en attendant la première réunion avec les représentants du personnel dans une semaine.

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