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Reuters
Publié le
26 janv. 2009
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Haute couture : Stéphane Rolland veut s'affranchir de la crise

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Reuters
Publié le
26 janv. 2009

Dernier arrivé dans le cercle très fermé de la haute couture, Stéphane Rolland a présenté lundi 26 janvier à Paris un vestiaire tout en contrastes et en volumes pour un été épuré, qu'il veut préserver du marasme économique actuel.


Création de Stéphane Rolland haute couture
Photo : Patrick Kovarik/AFP

Avec l'intronisation de ce couturier français de 42 ans, douze maisons possèdent désormais l'appellation "haute couture", juridiquement protégée et attribuée selon des critères qualitatifs et quantitatifs.

C'est "une reconnaissance, une récompense pour mon équipe et mes ateliers", a expliqué Stéphane Rolland, qui a créé sa maison en 2007 après avoir passé dix ans chez Jean-Louis Scherrer et emmené avec lui une bonne partie des ateliers.

Pour cette collection présentée au Palais de Tokyo, la quatrième dans le calendrier de la couture, il a imaginé quarante modèles, dont de nombreuses robes architecturales noires, blanches et rouges, ponctuées de variations poudrées soulignant le luxe des broderies.

Le carmin fuse sur une combinaison à longue cape ou, sanguinaire, se fond dans une robe de mariée brodée aux épaules.

La maison a réalisé en 2008 un chiffre d'affaires de cinq millions d'euros, a précisé le couturier, qui espère atteindre "au moins six millions" cette année.

De l'avis des experts, le marché du luxe pourrait connaître une contraction historique en 2009, voire une récession.


La maroquinerie et Carla Bruni

"J'ai fait de très belles saisons. C'est à moi de construire l'avenir, avec ou sans crise. Il faut faire avec et en profiter pour trouver des idées nouvelles, des concepts intéressants, se déplacer, communiquer", a déclaré Stéphane Rolland à Reuters la veille de son défilé, dans ses salons de l'avenue George V, à Paris.

Pour le couturier, ardent défenseur de la haute couture à la française, le label et son "impact incroyable au niveau médiatique" arrivent à point nommé. Il reste toutefois prudent sur l'effet d'attraction de l'appellation.

"Mes clientes venaient parce qu'elles aimaient mon design, je ne suis pas sûr que le fait d'avoir une particule rendra mes robes plus belles", dit-il.

Beaucoup de clientes originaires du Moyen-Orient ont suivi Rolland après l'aventure Scherrer. Le couturier crée également pour des Américaines, des Russes, des Ukrainiennes, des Turques, des Grecques et pour une dizaine de Françaises.

Ses clientes déboursent en moyenne 30 000 à 35 000 euros pour une robe. Cet ultra-luxe, assure Stéphane Rolland, sera épargné par la crise.

"Le très haut de gamme, qui est une valeur sûre, est de toute façon préservé, c'est le luxe abordable qui va souffrir", dit-il. Ses clientes "sont des femmes qui ont un rôle social à tenir, qui ont besoin (de la haute couture), c'est un outil pour travailler".

Sa recette anti-crise ? La création. Il prévoit de lancer en mars une série limitée de sacs haut de gamme.

Pas de prêt-à-porter en vue - "ce serait de la folie" - mais des "produits de niche", comme une collection de smokings et robes noires, de joaillerie, une ligne de cachemire et un parfum.

La maison reçoit pour l'heure dans ses salons et espère à terme ouvrir des boutiques en nom propre et des franchises.

Pour installer sa marque, le couturier qui habilla Bernadette Chirac solliciterait bien Carla Bruni, qui avait défilé pour lui quand il était chez Jean-Louis Scherrer.

"Je trouve que le rôle de la femme d'un président c'est de mettre en avant le savoir-faire français. Une chose que je suggère et que je trouverais très intéressante serait de faire comme un 'turnover' en passant par toutes les maisons, au moins les 12 adoubées par la chambre syndicale, et qu'il n'y ait pas de favoritisme", estime-t-il.

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