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20 avr. 2020
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Henri Sebaoun (Vanessa Bruno) : "Quoi qu’il arrive, la saison été 2021 sera plus faible"

Publié le
20 avr. 2020

Alors que Vanessa Bruno a accéléré son développement depuis un an avec l’ouverture de nombreuses boutiques, la marque de prêt-à-porter française positionnée sur le luxe accessible a dû adapter sa stratégie face à la crise liée à la pandémie du coronavirus. Arrivé fin 2018 à la direction générale, au côté de la fondatrice dans l'exécutif comme au capital, Henri Sebaoun explique à FashionNetwork.com le dispositif mis en place.


Henri Sebaoun - DR

 
FashionNetwork.com : Avec le confinement comment vous êtes-vous organisés ?

Henri Sebaoun :
Dès la fin février, nous avions déjà commencé à privilégier le télétravail. Avec la fermeture des magasins le 15 mars, nous avons dû mettre 90 % de nos effectifs au chômage partiel sur 130 personnes. Une partie du studio continue à travailler avec Vanessa en visioconférence, ainsi qu’une partie de la communication et du commercial sur le digital.

FNW : Comment préparez-vous la réouverture des magasins ?

HS :
Nous sommes en train de réfléchir à comment organiser nos boutiques en termes de sécurité. Nous attendons tous aussi de savoir comment vont être légiférés les soldes, qui devraient être repoussés afin de pouvoir vendre à prix plein un peu plus longtemps sans être contraints à brader les produits.
 
FNW : Quelles mesures avez-vous adoptées par rapport à la collection de l’été 2020, dont la vente a été bloquée par la fermeture des commerces ?
 
HS :
Près de 60 % de notre chiffre d’affaires est réalisé par notre propre réseau, qui compte 12 boutiques, 8 corners dans les grands magasins et notre e-shop, le reste passe par nos plus de 350 revendeurs dans le monde. De fait, nous allons perdre entre deux et deux mois et demi de vente, qui ne seront pas rattrapés et nous ne serons pas en mesure d’écouler tous les stocks.

Nous avons donc décidé de retirer des magasins un certain nombre de références de la collection été 2020, entre 15 et 20 %, en les portant financièrement. Elles seront réintégrées comme des intemporelles dans la collection été 2021. L’objectif est d’éviter que les produits ne soient bradés lors des soldes. La conséquence sera que nos clients multimarques, qui auront mis de côté ces pièces, achèteront moins dans la collection de l’été prochain.
 
FNW : Financièrement, vous en êtes où ?

HS :
Énormément de clients nous ont demandé des reports d’échéance. De notre côté, nous avons fait une demande pour obtenir un prêt garanti par l’État. Nous sommes en pleine discussion avec notre pool bancaire composé de cinq banques, mais ce n’est pas facile. Les banquiers instruisent les dossiers un peu de façon traditionnelle, en se focalisant sur les éléments économiques, malgré l’invitation du gouvernement à être plus souple.

La garantie de l’État a été donnée pour éviter qu’il y ait un effet de chaîne sur nos fournisseurs et en cascade sur toute la filière d’approvisionnement. Cette mobilisation a été comprise par les grands patrons des banques. Reste que dans la pratique, on ne vit pas la même chose. Mais j’ai confiance dans la qualité de nos interlocuteurs et je suis convaincu que nous allons y arriver.
 
FNW : Quelle stratégie avez-vous adoptée pour la saison hiver 2020/21 ?

HS :
Au niveau de la production, on s’est retrouvé un peu paralysé. Même si nous avons eu moins de problèmes avec la Chine, où nous fabriquons très peu. Les usines se sont ensuite arrêtées en Europe de l’Est, Inde, Turquie et au Portugal. Nous avons tous pris du retard. Pour ce qui est des collections présentées en janvier et février, nous n’avons pas eu d’annulations de commandes, mais nous nous sommes mis à la place de nos clients et avons décidé de réduire les livraisons car, de fait, la saison commerciale de l’hiver sera plus courte, puisque celle de l’été va se trouver rallongée par ces deux mois d’arrêt total.
 
FNW : Concrètement qu’allez-vous faire ?

HS :
Nous avons habituellement quatre groupes de livraison. Sur le premier, qui est livré très tôt, vers fin mai, début juin, et qui correspond à une période de transition entre l’été et l’hiver, nous avons annulé un certain nombre de références afin que cela ne doublonne pas avec les pièces d’été qui seront encore en magasin à ce moment-là. Nous allons procéder de même pour le dernier groupe de livraison qui arrive généralement juste avant les promotions et a vocation à durer moins longtemps, avec une diminution de l’ordre de 20 % des références afin que les boutiques n’accumulent pas trop de stocks. L’objectif étant de pouvoir embrayer sur l’été 2021 d’une façon à peu près normale.
 

"Les gens voudront se faire plaisir, notamment avec la mode, d’autant qu’ils n’auront pas encore accès aux restaurants et autres lieux de divertissement"



FNW : Quelles conséquences sur la suite de vos activités ?

HS :
Nous n’allons rien présenter en juin, en faisant l’impasse sur la pré-collection du printemps-été 2021. Il ne s’agit pas d’aller à la course contre la montre. On va devoir retrouver nos marques. Fatalement, la collection sera plus petite et ne sera livrée qu’en janvier, car cela va décaler les rythmes de livraison. Comme s’il n’y avait qu’une seule collection au lieu de deux habituellement, puisqu’elle ne sera présentée qu’en septembre. Quoi qu’il arrive, la saison de l’été 2021 sera donc plus faible. Ce ne sera pas un bon semestre dans nos boutiques. Et probablement en hiver, nous présenterons seulement en janvier et non en février.
 
FNW : Cette crise va-t-elle avoir des répercussions sur la consommation ?

HS :
Je ne présume pas d’un changement de comportement. J’imagine qu’après deux mois de confinement, les gens voudront se faire plaisir, notamment avec la mode, d’autant qu’ils n’auront pas encore accès aux restaurants et autres lieux de divertissement. Nous allons devoir nous adapter aux contraintes. Cela dépendra des réactions du marché. Peut-être ne sera-t-il plus en phase avec le modèle actuel reposant sur de plus en plus de collections et d’événements, qui s’adaptait à une économie de forte consommation. Il se pourrait que la crise génère une baisse du pouvoir d’achat et de la consommation en général.
 
FNW : Allez-vous changer votre façon de travailler ?

HS :
Nous allons certainement reconduire un certain nombre de pièces d’une saison sur l’autre en réfléchissant à des produits plus intemporels et à une consommation ralentie dans la perspective d’une mode plus durable. Mais la nature de l’homme, c’est d’être optimiste. On l’a vu après chaque grande crise. Notre métier requiert de l’optimisme aussi. Lorsque l’on créé, c’est pour séduire. Or, nous ne savons pas comment cela va se passer à la reprise. Nous restons dans le domaine des suppositions.

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