Hermès: Patrick Thomas serein mais prudent

PARIS, 19 juil 2012 (AFP) - Les ventes d'Hermès ne montrent "pas de signe d'essoufflement en Chine ou aux Etats-Unis", a affirmé à l'AFP Patrick Thomas, le gérant du sellier qui "ne s'attend pas" cependant à un second semestre "enthousiasmant" compte tenu de la situation économique mondiale.

"Pas de signe d'essoufflement en Chine ou aux Etats-Unis" selon Patrick Thomas. Photo AFP

"Le luxe de qualité semble très bien résister pour le moment", s'est réjouit Patrick Thomas alors qu'Hermès a annoncé jeudi matin des ventes pour le premier semestre en hausse de 21,9% à 1,59 milliard d'euros.

A la Bourse de Paris, le titre gagnait 2,37% à 235,45 euros à 10h10 dans un marché en petite hausse (+0,53%).

"Tous nos métiers sont en forte croissance", a-t-il relevé en expliquant que le secteur qui grandit le moins vite, la maroquinerie (+10%) est celui où "les capacités de fabrication sont les moins extensibles".

Par zone géographique, il a qualifié la demande "de très soutenue" comme en Asie ou en Europe.

Si l'an dernier à la même époque Hermès révisait à la hausse ses prévisions de croissance annuelle des ventes, la maison de luxe a maintenu son objectif de +10% annoncé précédemment.

Son résultat opérationnel courant, qui sera publié le 31 août, devrait enregistrer une "croissance en ligne" avec celle des ventes.

En revanche "la marge opérationnelle courante, exprimée en pourcentage des ventes, devrait être comprise entre celle de 2010 et le plus haut historique atteint en 2011", selon le communiqué.

Autrement dit, entre 27,8% et 31,2% mais "peut-être plus près de 2011", a précisé Patrick Thomas à l'AFP. "Notre rentabilité est bien là où elle est", a-t-il jugé.

L'an dernier avait été l'année de tous les records pour Hermès: 2,84 milliards d'euros de vente (+18,3%), un bénéfice opérationnel de 885,2 millions d'euros (+32,5%) et un bénéfice net de 594,3 millions d'euros (+40,9%).

"On ne s'attend pas à un deuxième semestre enthousiasmant", a-t-il ajouté en raison d'un contexte économique mondial "pas très bon".

Il y a ajouté d'autres phénomènes "qui incitent à la prudence" comme "des couvertures de changes légèrement défavorables, une hausse des prix des matières, des actions attribuées au personnel qui entreront dans les comptes et l'impact de la loi de finances rectificative pour 2012 qui va nous coûter très très cher", évoquant la hausse du forfait social ou la taxe sur les dividendes.