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7 févr. 2014
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Hollande aux Etats-Unis: decorum, Histoire et Silicon Valley

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AFP
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7 févr. 2014

PARIS, 07 fév 2014 (AFP) - Fastes, symboles historiques, high tech, grands enjeux: François Hollande est attendu lundi aux Etats-Unis pour une visite d'Etat de trois jours, honneur sans précédent pour un président français depuis Jacques Chirac en février 1996.

C'est aussi la première visite d’État d'un dirigeant étranger aux États-Unis depuis la réélection de Barack Obama en novembre 2012 et la quatrième seulement depuis son premier mandat.

Seul bémol: contrairement à tous ses prédécesseurs sous la Ve République, François Hollande ne s'exprimera pas devant le Congrès. De source française, on invoque une "incompatibilité d'agenda".

François Hollande est attendu par Barack Obama. Photo afp.com/Kenzo Tribouillard.


Mais pour le reste, la Maison Blanche se prépare à mettre les petits plats dans les grands.

Peu après son arrivée à Washington lundi, François Hollande s'envolera en compagnie de Barack Obama à bord d'Air Force One pour rejoindre le domaine de Monticello (Virginie, est), la demeure de Thomas Jefferson, troisième président des États-Unis (1801-1809) mais aussi "ministre plénipotentiaire" à Paris à l'aube de la Révolution.

"Le président Obama est heureux de montrer ce témoignage de notre histoire partagée au président Hollande", souligne-t-on à Washington.

Mardi, François Hollande sera accueilli par 21 coups de canon à la Maison Blanche avant de s'entretenir avec Barack Obama dans le Bureau Ovale des dossiers brûlants comme Syrie, Iran ou Ukraine, mais aussi des questions économiques.

Si la relation entre les deux hommes s'annonce chaleureuse, la météo prévoit un froid polaire dans la capitale américaine.

Autre première: le président français décorera de la Légion d'honneur l'un des soldats inconnus inhumés au cimetière national d'Arlington, près de Washington.

La journée s'achèvera avec un dîner d’État qui se déroulera "comme prévu", avait indiqué la Maison Blanche, peu après l'annonce de la séparation du couple présidentiel français.

"Une relation personnelle de qualité s'est construite entre les deux présidents", fait-on valoir à l’Élysée. "Elle se nourrit de contacts réguliers et d'échanges téléphoniques très fréquents sur les différentes crises".

Cette relation "se double d'une totale convergence sur les questions économiques avec l'accent mis sur la relance de la croissance ou la régulation de la finance" et témoigne d'une "reconnaissance réelle du rôle de la France" et de ses "positions très claires" sur l'Iran ou la Syrie, ajoute-t-on de même source.

François Hollande ne manquera cependant pas d'évoquer quelques points "irritants", comme l'écoute de chefs d’États alliés par les grandes oreilles de la puissante NSA, l'une des 17 agences du renseignement américain.

Visite dans la Silicon Valley

Les révélations d'Edward Snowden sur ces "pratiques qui n'auraient dû jamais exister" ont ouvert "une période difficile, non seulement entre la France et les États-Unis mais aussi entre l'Europe et les États-Unis", a déclaré le président français au magazine américain Time.

Mercredi, François Hollande conclura sa visite par un crochet à San Francisco (Californie, ouest) pour promouvoir les start-up françaises et y retrouver les tycoons de l'internet: Eric Schmidt (Google), Sheryl Sandberg (Facebook), Jack Dorsey (Twitter) ou Mitchell Baker (Mozilla Foundation).

Le chef de l'Etat français en a donné un avant-goût avec une visite impromptue mercredi au siège de vente-privee.com, "success story" à la française.

Mais lui-même et les ministres qui l'accompagneront doivent s'attendre à un "choc" culturel dans la Silicon Valley. Si la protection des données personnelles est un souci désormais partagé sur les deux rives de l'Atlantique, d'autres sujets divisent.

Vu des Etats-Unis, les freins gouvernementaux au développement en France de Dailymotion, Netflix et Uber témoignent de réflexes protectionnistes incompatibles avec un esprit d'innovation.

A San Francisco, François Hollande pourrait croiser Carlos Diaz, fondateur de Kwater à l'origine du mouvement des "pigeons", en 2012, une fronde d'entrepreneurs contre un projet de taxation des plus-values sur les cessions d'entreprises.

Autre sujet de frictions: les pratiques d'"optimisation fiscale" des géants américains de l'internet. "Ce n'est pas acceptable", a estimé François Hollande mercredi, assurant être "d'accord" avec Barack Obama pour un "effort d'harmonisation fiscale".

Selon des informations de presse, le fisc français aurait infligé un redressement d'un milliard d'euros à Google, qui a parlé de "rumeurs". Et Bercy a refusé de confirmer ou d'infirmer, se retranchant derrière le secret fiscal.Par Hervé ASQUIN

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