Auteur :
Julie Mangaud
Julie Mangaud
Publié le
1 juil. 2008
1 juil. 2008
Icona Vera débarque sur la scène du prêt-à-porter haut de gamme
Auteur :
Julie Mangaud
Julie Mangaud
Publié le
1 juil. 2008
1 juil. 2008
Mardi 1er juillet à la Galerie 13 à Paris, un petit nombre de privilégiés assistait à une triple naissance. Celle d’une marque, d’une collection et d’une boutique. Elle s’appelle Icona Vera. Elle gravite autour du lin et devient son porte-parole le plus dévoué. Le lin, cette matière précieuse dont la majorité de la production mondiale se fait en Europe et que l’on n’apprécie pas assez à sa juste valeur. « L’idée était de prendre le contre-pied de tous les clichés du lin », affirme Frédéric Gomez, président de la marque, amusé de présenter la première collection pour la saison d’hiver quand on sait que le lin est si lié à l’été.
Première collection Icona Vera - Photo : Christian Lartillot |
Chez Icona Vera, celui-ci se conjugue souvent au pluriel. Il est associé à la soie, au cachemire, à la laine mais s’exprime parfois en solo. Résultat, la ligne, signée par Lefranc.Ferrant, par Mayu Yoshikawa (ancienne de chez Miyake et Margiela) et une styliste "mystère" (pour l’accessoire), gravite autour de quarante-deux pièces numérotées, féminines et masculines (80 % des gammes se consacrant à la femme), de trois sacs et de cinq pièces de loungewear. Les tonalités, sombres, profondes, basculent du bleu au noir, du pourpre au gris. Une palette de couleurs, encore une fois peu associée au lin, éclaboussée d’un « ultra fraise » venu rehaussé le tout. Les prix s’échelonnent de 350 à 1 200 euros environ.
Pour la communication, le choix s’est porté sur deux mannequins : un homme et une femme, à la peau très blanche, aux cheveux roux, qui, malgré une présence à couper le souffle, s’effacent au profit du vêtement sur un fond sombre voire abyssal. Ils ont été sélectionnés pour intriguer, pour captiver, et cela marche.
Signée d’un V, parfois si discret, presque caché, la gamme, aux portes de la couture, repose sur des classiques habillés de détails qui les amènent avec raffinement vers l’originalité. Les coupes sont chirurgicales, épurées, sculpturales et jouent sur des travaux d’emmanchures, des asymétries de boutonnage, des cols amovibles qui se muent en col mao. « Nous avons eu envie de […] faire une collection pointue dans tous les sens du terme, c'est-à-dire à la fois très structurée, très nette et zen », décrit Beatrice Ferrant.
Première collection Icona Vera - Photo : Christian Lartillot |
Et si « on ne peut pas développer une griffe sans travailler de concert avec les multimarques », selon Frédéric Gomez, la marque s’offre une boutique en propre dès sa naissance. « Un écrin », nous dit-on. Un écrin qui, imaginé par l’architecte Claudio Colucci, prend place au 16 boulevard Raspail à Paris sur 18 mètres carrés. Ce dernier l'a voulu « mystérieux, étonnant et fonctionnel. Pour cela, il a pensé un jeu de perspectives qui rappellent les plis d’un tissu ou, dans un genre plus cinématographique, un tunnel vers une autre dimension », raconte un représentant d’Icona Vera qui pense déjà à une nouvelle boutique en propre sur Paris mais, a priori, pas avant 2012.
Venue chatouiller la planète parfois trop consensuelle du prêt-à-porter, Icona Vera s’annonce déjà « pleine de surprises et riche de propositions inattendues ». « Elle se réserve le droit d’explorer, à l’avenir, de nouveaux territoires, de faire renaître le lin là où on l’attend le moins », murmure-t-on.
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