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Clémentine Martin
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26 nov. 2019
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Inditex : quelles sont les retombées des stratégies marketing de ses enseignes ?

Traduit par
Clémentine Martin
Publié le
26 nov. 2019

Une collection, trois photographies : la collaboration entre la chanteuse espagnole Rosalia et la marque Pull&Bear s’est soldée par un impact médiatique évalué à 1,6 million d’euros. On s’approche des 2 millions d’euros tirés du partenariat conclu l’an dernier par Stradivarius avec la chanteuse pop émergente et leader d’opinion Aitana, devenue la muse de la griffe juste après la fin de l’émission Operación Triunfo (télé-crochet dans l’esprit de la Nouvelle Star en Espagne, nldr). Ce sont en tout cas les chiffres estimés par l’entreprise d’analyse de données Launchmetrics dans son rapport « Comprendre le retour sur investissement de la stratégie marketing du groupe Inditex », qui analyse les résultats obtenus par les différentes chaînes du groupe. Cette étude dévoile aussi la "Media Impact Value" (valeur d’impact médiatique mesurée grâce à un algorithme déposé par Launchmetrics) et le retour sur investissement réalisé par chacune des enseignes d’Inditex au premier semestre 2019.


Selon Launchmetrics, la collaboration avec Rosalía a rapporté 1,6million d’euros à Pull&Bear - Pull & Bear


D’après ce rapport, l’effet tremplin des célébrités pour étendre la portée des marques sur les réseaux sociaux n’est plus à démontrer. Mais il ne s’agit pas de la seule stratégie de marketing social d’Inditex à porter ses fruits, loin de là : toutes enseignes confondues, le groupe comptait 143 millions d’abonnés sur les réseaux sociaux à la fin de l’exercice précédent. L'enseigne Zara arrivait en tête avec 80 millions de followers, suivie de Bershka (19 millions), Pull&Bear (13 millions) et Oysho (11 millions). Par ailleurs, Zara se distingue par l’impact de ses posts même sans faire appel à des célébrités. Ceci dit, sa publication la plus rentable du semestre est un post de l’influenceuse internationale Chiara Ferragni, estimé à 647 000 euros.
 

Des prescripteurs taillés sur-mesure selon les marques


 
Toutes les marques du groupe ne misent cependant pas sur des influenceurs aussi célèbres. Massimo Dutti, notamment, génère la majeure partie de sa valeur sur les réseaux sociaux à travers des publications d’influenceuses beauté comme Andreea Ali ou Sarah Angius. Bershka se sent aussi plus à l’aise sur un segment de niche et fait appel à des influenceurs de petite (10K - 100K d’abonnés) ou moyenne envergure (100K - 500K). Oysho, la chaîne de homewear et de sport du groupe, obtient ses meilleurs résultats sur des marchés comme la Russie ou la Tunisie, avec des personnalités locales comme Pink Trip ou Karina Nigay.

De son côté, Lefties privilégie des alliances avec des influenceuses célèbres en Espagne comme Dulceida ou María Pombo. La collaboration réalisée avec cette dernière pour la collection #selectedbymariapombo a rapporté à la chaîne près d’un million d’euros au cours des six premiers mois de l’année, sur les 3,4 millions d’euros générés au total par ses collaborations avec des influenceurs.
 

Le rôle des médias


 
Uterqüe, la marque de luxe accessible du groupe, remporte la palme du positionnement par rapport à son public cible. C’est en tout cas ce que reflètent ses mentions dans la presse écrite. La plupart sont liées à des reportages sur des femmes célèbres, d’autres viennent de publications dans des journaux grand public comme El Mundo (Espagne) ou The Times (Royaume-Uni). Selon Launchmetrics, Uterqüe tire la majeure partie de sa valeur marketing des médias (76,1 %).


L’influenceuse espagnole María Pombo porte la collection #selectedbyMariaPombo du printemps-été 2019 - Lefties


Avec un positionnement plutôt haut de gamme, Massimo Dutti se distingue aussi par sa stratégie média (63,4 % du total de la valeur générée) et obtient des mentions notables dans des publications internationales comme le Daily Mail, à l’origine de l’article le plus rentable (37 000 euros). Mais la marque se fait aussi une place dans les journaux en s’invitant dans les tenues des membres des familles royales, comme Kate Middleton ou la reine Letizia d’Espagne.
 
De son côté, Zara reste la championne des articles exclusivement dédiés à l’une de ses pièces ou collections spécifiques. Sur les cinq publications médiatiques les plus rentables pour la marque, quatre sont dues à l’édition espagnole de Elle. Les principales mentions dans des journaux papier viennent de magazines nord-américains comme People ou Cosmopolitan. Les États-Unis sont aussi un marché favorable pour Bershka, avec Women’s Health en tête de file des mentions sur papier de la marque.

Les soldes et les collections de Stradivarius font beaucoup parler d'eux en ligne, et notamment dans la presse espagnole, et les journaux imprimés anglais sont également essentiels pour la marque.


La campagne inclusive d’Oysho a été très bien accueillie sur les réseaux sociaux et dans les médias - Oysho


Et la géographie dans tout ça ?



Les États-Unis sont le deuxième pays à générer le plus de valeur pour Zara avec 48,2 millions d’euros. Un résultat surprenant si l’on considère qu’il s’agit du territoire le moins important pour la marque en 2018 en termes de ventes. De son côté, l’Espagne est la région qui génère le plus de valeur médiatique pour Stradivarius, suivie de la France, de la Grande-Bretagne et de l’Amérique latine, en nette augmentation. Pour Lefties et Uterqüe, le marché espagnol domine.

Bershka séduit en France : l’Hexagone est le deuxième territoire générant le plus d’impact pour l’enseigne. L’Italie arrive en deuxième position pour Oysho, mais les principales publications imprimées de la chaîne viennent d’Espagne et de France.
 

Alliances stratégiques


 
Enfin, l’étude revient sur les collaborations, aujourd’hui incontournables. La chaîne la mieux positionnée de ce côté n’est autre que Bershka, qui a atteint 1,2 million d’euros d’impact médiatique à travers des partenariats bien choisis au cours des six premiers mois de l’année. Mais pas besoin de s’associer avec des personnes physiques : les collections à thème avec la série Games of Thrones ou le label Converse ont garanti une haute visibilité à la chaîne dans les médias et sur le web.

Pull&Bear a aussi adopté cette nouvelle règle du jeu et l’a mise en pratique avec Rosalia, mais aussi avec les acteurs de Stranger Things. La marque a dédié une collection à la série à succès de Netflix il y a quelques mois.

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