9 780
Fashion Jobs
Publicités
Publié le
14 juin 2013
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Intercolor: la mondialisation n’a pas uniformisé les tendances couleurs

Publié le
14 juin 2013

Malgré le phénomène de mondialisation et après cinquante ans d’observation, Intercolor continue de mettre à jour des différences fortes entre les tendances chromatiques de chaque pays. En organisant à Paris un après-midi de réflexion à l’occasion de ce cinquantième anniversaire, l’association Intercolor a tenu conférence et débat au sein de l’IFM.

Une sorte de bilan d’un demi-siècle de partage entre 14 comités (à ce jour) issus d’autant de pays qui a fait émerger le constat du maintien de la diversité malgré la mondialisation.

De gauche à droite, réunis par Intercolor: Dominique Cuvillier (CFC), Denis Pérus (IFM), Edith Keller (Carlin), Philippe Gonzalez (Hermès), Sabine Le Chatelier (Première Vision), Fabien Rouillard (Fauchon) et Ornella Bignami (Intercolor)


Si la mondialisation est donc intervenue depuis sa création, les voies choisies par les membres des comités nationaux sont souvent très différentes, selon Ornella Bignami, la présidente d’Intercolor. "Cela est dû aux réactions émotionnelles face aux événements sociaux, aux actualités, aux conjonctures", explique-t-elle.

Un constat qui transparaît dans les dernières tendances mises à jour pour l’automne-hiver 14. S’il existe un courant green et nature dans les pays d’Europe du Nord tels que la Finlande et l’Allemagne, le comité de la Hongrie toute proche a lui perçu un retour historique et un intérêt certain pour la période de la sécession et ses architectures et couleurs franches comme le rouge, l’orangé, le bleu…

En Corée du Sud, les récents progrès de la technologie spatiale ont inspiré un courant chromatique lunaire et techno. En revanche, la Chine est, elle, en train de replonger dans ses racines selon les observateurs d’Intercolor, faisant émerger des couleurs traditionnelles, comme le blanc à l’Ouest,le vert jade, les rouge et bleu des poteries… Et dans un tout autre courant, le Comité Français de la Couleur (CFC) mise lui sur le rose pour la fin 2014, dans des tons tantôt théâtraux, romantiques ou gourmands.

Parmi les intervenants, Philippe Gonzalez, directeur des collections de la Holding Textile Hermès, confirme la multiplicité des tendances: "L’internationalisation, c’est proposer quelque chose comme 26 coloris sur un produit. On sait que tout marchera car chacun des 26 se vendra quelque part dans le monde". En revanche, si tous reconnaissent que des spécificités culturelles persistent, ils affirment que les interdits ont eux un peu reculé.

"Il y a toujours des couleurs mal aimées selon les pays, comme le marine en Chine et sa symbolique militaire, le rouge brillant au Japon et en Corée, et le prune pour des concordances religieuses, explique Edith Keller, PDG de Carlin International. Mais il y a bien moins de résistances que par le passé", témoigne-t-elle. Plus de diversité et plus d’entrées culturelles donc dans les gammes chromatiques, à croire que la mondialisation a au contraire ouvert la voie à plus de différenciation.

Sabine Le Chatelier, directrice adjointe de la mode à Première Vision, confirme: "Nous ne nous interdisons rien pour élaborer nos gammes. Nous savons qu’il y a des préférences culturelles, mais que les interdits n’existent plus vraiment. La preuve par le vert, une tendance long terme alors que la couleur était délicate à manier par le passé", affirme-t-elle.

Loin d’avoir restreint les possibilités, la globalisation aurait donc ouvert le champ de celles-ci et permis d’étendre les gammes chromatiques et les usages de la couleur.

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 FashionNetwork.com