Interparfums : alliance avec Clarins aux Etats-Unis

A partir de janvier 2011, la commercialisation des parfums Burberry, Lanvin, Montblanc ou Jimmy Choo se fera aux Etats-Unis via une nouvelle filiale d'Interparfums baptisée InterParfums Luxury Brands.

« Le contrat avec Procter & Gamble arrivait à expiration à la fin de l'année», explique-t-on chez InterParfums, et il n'a pas été renouvelé alors que la situation constituait déjà une exception à la culture du géant américain, qui traditionnellement vend ses propres marques. D'autant que Procter a aujourd'hui de quoi faire avec les parfums Gucci et Escada sur le marché nord-américain.

Dans ce cadre, et, pour être à la hauteur de l'ancien dispositif et ne pas créer de rupture, un partenariat a été conclu avec le groupe Clarins, qui met les moyens logistiques et administratifs de la filiale à disposition de la nouvelle structure. Les coûts de distribution seront partagés et Clarins percevra des commissions en rémunération de son apport logistique et administratif. Ce nouveau dispositif est d'autant plus important pour Interparfums que les Etats-Unis constituent son deuxième marché en direct et son premier marché mondial, avec 17% du chiffre d'affaires.

InterParfums, qui avait déjà fait état d'un chiffre d'affaires semestriel en progression de 24% (+26% à taux de change constants) à 150,7 millions d'euros, a vu son résultat opérationnel bondir de 43% au premier semestre à 21,5 millions d'euros et sa rentabilité progresser de près de deux points, tirée par une forte hausse de son chiffre d'affaires ; le groupe table sur une forte progression de ses résultats annuels, avec des ventes supérieurs à 280 millions d'euros. A l'image de tous les acteurs du luxe, le fabricant de parfums sous licence recentré sur les marques comme Burberry, Lanvin ou Van Cleef & Arpels a bénéficié d'un retour à des taux de croissance d'avant la crise.

« Les marchés vont bien. La consommation est repartie à peu près partout », a observé Philippe Benacin, PDG de la société, à l'occasion d'une présentation de presse consacrée aux résultats du groupe. Il a ajouté que les ventes avaient été « excellentes » en juillet et « correctes » en août.

En France, le marché des parfums et cosmétiques a retrouvé des taux de croissance compris entre 3% et 4%, après être resté au point mort au cours des quatre dernières années. Aux Etats-Unis, l'activité fait « largement mieux qu'en 2009 ».

La société est toujours à la recherche d'une possible acquisition pouvant prendre la forme du rachat d'une marque existante ou du lancement d'une nouvelle marque. Comme P&G, Coty ou L'Oréal , InterParfums reste à l'affût. « On nous propose des projets chaque semaine. Mais nous n'en n'avons pas de consistant aujourd'hui », a répondu le PDG d'InterParfums en réponse à une question sur le sujet. Par ailleurs, la société vient de lancer une ligne de cosmétiques Burberry fabriqués par le géant italien Intercos, davantage destinée à accroître la notoriété des parfums de la marque britannique qu'à doper les ventes. D'ici trois ans, ces cosmétiques devraient représenter 6% à 7% du chiffre d'affaires généré par la griffe Burberry au sein du portefeuille Interparfums.