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17 juil. 2012
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Interparfums et Burberry se séparent, Puig et Bpi tendent l'oreille

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17 juil. 2012

La nouvelle n'a surpris personne. On savait depuis décembre 2011 que Interparfums et Burberry avaient ouvert les négociations pour aboutir à un modèle opérationnel basé sur la création d'une nouvelle entité contrôlée par les deux sociétés. Les deux parties ne semblent pas avoir trouvé le bon compromis (surtout sur le contrôle capitalistique) et depuis hier c'est officiel: la marque anglaise a annoncé son intention de se prévaloir de son option de sortie avec effet au 31 décembre de cette année. Ce qui lui coûtera 181 millions d'euros, c'est-à-dire le prix de la rupture anticipée du contrat qui lie les deux sociétés jusqu'à 2017.



Bien qu'Interparfums affirme dans un communiqué que les discussions se poursuivent, il paraît difficile d’imaginer qu'un accord soit trouvé sur les bases exigées par Burberry. Interparfums a hier essuyé les conséquences de cette annonce, avec une baisse de 8% de son action. La perte totale de Burberry créerait une baisse de 48% du chiffre d'affaires et de 45% du bénéfice net d'Interparfums, selon les calculs du cabinet Oddo cité par le site Boursorama.

Au premier trimestre 2012, les ventes d'Interparfums ont augmenté de 25% (110,8 millions d'euros), celles de la licence Burberry, la première du groupe, de 12% (54,3 millions d'euros), ce qui montre le poids de cette dernière sur le chiffre d’affaires du licencié.
"Quelle que soit l’issue de ces discussions avec Burberry, nous sommes aujourd’hui particulièrement confiants et motivés pour ouvrir une nouvelle page de notre histoire", déclare Philippe Benacin, PDG d'Interparfums, qui pourrait se servir de la belle somme que Burberry lui versera pour l'acquisition d'une marque de mode, dont il a toujours rêvé (Interparfums s'était porté candidat au rachat de Jean-Paul Gaultier, l'année dernière).

En prévision d'une sortie de Burberry de son portfolio, la société française pourrait diversifier sa stratégie en renforçant aussi des marques plus petites, comme Jimmy Choo et Montblanc, qui aujourd'hui ne pèsent que 15% de son chiffre d’affaires. Et le lancement du très attendu parfum (le premier) de la marque Repetto, ainsi que de nouvelles créations chez Balmain et Boucheron prévues pour 2013 pourraient faire oublier la séparation avec la marque du trench.

Du côté de Burberry, la valeur de l'action est restée stable sur le marché de Londres. Les parfums n'ont qu'un poids mineur dans l'univers global de la griffe, mais ils ont un grand impact pour son image et peuvent l'aider à gagner en visibilité à l'international. Surtout avec le dernier né, Body, qui incarne ses ambitions de rentrer dans le cercle des grandes marques de parfum. Burberry aimerait aussi sans nul doute faire grimper les chiffres de cette branche. Le directeur de la création Christopher Bailey s'est toujours montré très présent dans le secteur beauté, en étant vigilant sur la cohérence avec l'esprit créatif très anglais et les codes qui inspirent Burberry, que ce soit dans les fragrances ou dans le maquillage.

La marque anglaise se serait rapprochée de deux grands groupes célèbres pour leur lien avec les créateurs de mode: Puig et surtout Bpi. Ce dernier (propriété du groupe Shiseido) détient les parfums de Jean Paul Gaultier (jusqu’en 2016, ensuite ils réintégreront le groupe Puig qui possède déjà la mode), Miyake et Elie Saab et serait activement à la recherche d'autres licences à signer avant la fin de l'année. Mais il est encore trop tôt et surtout il faudra voir si les entreprises contactées seraient disponibles à accepter les conditions de la griffe, qui veulent exercer une présence forte sur tous les secteurs qui portent le nom de Burberry.

Silvia Manzoni

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