Dominique Muret
7 mars 2013
Italie : le secteur de la chaussure recule en 2012
Dominique Muret
7 mars 2013
L’industrie de la chaussure italienne est en souffrance. Selon les chiffres publiés à l’occasion du salon international de la chaussure TheMicam, qui s’est tenu du 3 au 6 mars à Milan, le secteur a terminé l’année 2012 en recul en dépit des bons résultats des années post-crise 2010/2011. L’année 2012 a vu la production de chaussures se réduire de 1,4% en valeur à 7,1 milliards d’euros et de 4,1% en volume, selon les estimations établies par l’Association Nationale des Fabricants de Chaussures Italiens (Anci) sur la base d'une enquête effectuée auprès de ses membres.
"Le premier semestre 2012 a bien démarré dans le sillage des retombées positives de 2011. En revanche, le deuxième semestre a enregistré une forte baisse de la demande interne. Pour 2013, nous sommes très prudents", analyse le président de Anci et du salon TheMicam, Cleto Sagripanti.
"La phase récessive nationale a eu un impact sur les revenus disponibles des ménages, sur leur confiance et sur les achats, interrompant ainsi le rebond positif des deux années précédentes. A la contraction des consommations nationales s’est ajoutée la baisse, parfois très brusque, des marchés de l'Union européenne, qui absorbent 54% du chiffre d’affaires à l'international des industries de la chaussure italienne", souligne l’Anci dans une note.
L’an dernier ont été produites en Italie 199,1 millions de paires de chaussures contre 207,6 en 2011. Le chiffre d’affaires total devrait atteindre 7,11 milliards d’euros en 2012 contre 7,21 milliards l’année précédente. Le nombre des entreprises actives est descendu à 5356, soit 250 unités en moins par rapport à 2011, toujours selon les estimations de l'Anci.
D'après les projections de l'Anci réalisées sur la base des données disponibles de l'Institut italien des statistiques Istat, en valeur, l’export pour 2012 devrait croître de 2,8% portant ainsi le chiffre d’affaires total réalisé à l’étranger à plus de 7,6 milliards d’euros. Mais, les statistiques prennent en compte les marques italiennes et pas seulement les fabricants. En volume, les ventes devraient diminuer de 6,2% pour un total de 214,8 millions de paires de chaussures. Les fabricants italiens ont vendu leurs chaussures surtout en Russie (+14,7% en valeur, +12% en volume) en Asie (+23% en valeur, +12,6% en quantité).
Dans cette région, à signaler la hausse significative du Japon (+17%) de la Chine et de Hong Kong (+27,6%), qui se sont confirmés comme le 7ème débouché pour les chausseurs italiens avec une valeur qui a doublé en 4 ans.
L’Union européenne constitue en revanche la seule zone géographique de destination enregistrant un recul des ventes (en valeur) par rapport à 2011 (-4,9%). Des baisses significatives ont été enregistrées en Allemagne (-8,5%) et divers autres pays européens (-9,2% en Hollande et Autriche, -12% en Pologne, -15% en Espagne, -32% en Grèce). Seules exceptions, la France (+2,5%) et le Royaume-Uni (+4,2%).
"L’absence de gouvernement en Italie pèse, non seulement sur les marchés mais aussi sur les entreprises et notamment celles du secteur de la chaussure qui attendent depuis des années des réponses efficaces. Les impôts pèsent pour les deux tiers dans le coût du travail et la main d’œuvre. Si l’imposition des entreprises pouvait se réduire nous serions beaucoup plus compétitifs et ramener en Italie des productions qui sont désormais effectuées à l’étranger. Il faudrait une aide aussi pour défiscaliser les collections sans oublier un soutien pour faciliter l’accès au crédit et pour l’internationalisation. Ces mesures sont désormais une question de survie pour nombre de nos entrepreneurs", conclut le président de l’Anci.
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