Jack Gomme, 37 ans d’une maroquinerie créative et fonctionnelle

C’est au 46 rue de la Villette, dans le XIXème arrondissement parisien, derrière une discrète porte gris clair, que se trouvent les bureaux, mais également les ateliers de Jack Gomme. Une griffe de maroquinerie parisienne qui, depuis 1985, impose son style en faisant fi des cahiers de tendances, qui rythment pourtant le monde de la mode.

A la tête de cette PME qui emploie 15 personnes et génère un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros, un couple. Paul Droulers, fils de Robert Droulers, artiste peintre membre de l'école de Paris, et Sophie Renier. Ces deux diplômés de l'école de mode Esmod ont d'abord vendu des boards shorts sur les plages du sud de la France, avant de lancer leur marque de maroquinerie, Jack Gomme. Une griffe ludique et astucieuse qui voit le jour avec une ligne de sacs confectionnés dans des nappes en Bulgomme.

Et c’est depuis son atelier, que Paul Droulers, bricoleur touche-à-tout, développe chaque modèle de sac. Ses créations sont ensuite fabriquées dans plusieurs ateliers en France, au total 25.000 pièces sont ainsi produites par collections. Côté matériaux, le sourcing européen est de mise, à l'exception de matières techniques, venant du Japon.

Avant la pandémie de coronavirus durant laquelle l'entreprise a maintenu tout ses emplois, Jack Gomme a connu d'autres turbulences. Comme dans les années quatre-vingt-dix où la marque s'est un temps mise à l'arrêt avant de prendre un nouveau virage. "Pour nous c’était très compliqué, il y avait la guerre du Golfe, la création de gros groupes de mode, on s’est pris une claque, la fête des années 80 était finie", raconte Sophie Renier.

Et puis arrive la création du salon Première Classe auquel on leur demande de participer. Jack Gomme met alors l’accent sur des sacs fonctionnels mais design, un positionnement plutôt singulier pour l'époque mais qui fera son ADN. A l’image de sa ligne Light, l'une de ses meilleures ventes aujourd'hui, lancée en 2006 qui fait la part belle aux matières innovantes, une toile enduite imperméable dont la production nécessite un usage d'eau très limité (de 90 à 150 euros environ), ou alors de ses sacs doudounes dans lesquels on peu glisser ses mains pour les réchauffer.

Côté ventes la marque réalise 70% de son chiffre d'affaires en wholesale sur des marchés clefs comme le Japon, les États-Unis ou encore la France avec les Galeries Lafayette Champs-Elysées ou encore le BHV Marais. Versant retail, en plus de son e-shop, Jack Gomme compte trois boutiques à Paris.

La griffe indépendante, qui en 2023 participera au salon Tranoï Homme, Maison & Objet ou Première Classe aux Tuileries, cultive à son rythme des projets comme celui de s'associer à une griffe de prêt-à-porter pour concevoir un imperméable.

Jack Gomme, 37 ans d’une maroquinerie créative et fonctionnelle

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