Jean-Charles de Castelbajac connaît de nouvelles difficultés. Après celles de Marchpole, son ancien actionnaire en 2008, c'est au tour de la société parisienne elle-même de connaître une situation délicate. Celle-ci a en effet été placée en redressement judiciaire le 3 mai.

Jean-Charles de Castelbajac en clôture de son défilé en 2010 - Photo: AFP.

Coïncidence ou pas... La presse spécialisée parlait vendredi dernier de la volonté de Jean-Charles de Castelbajac de rentrer au capital de la société qui porte son nom mais sans mentionner la période d'observation et la nomination d'un administrateur judiciaire. En 2009, dernière année où les comptes ont été déposés au greffe, le chiffre d'affaires était de près de 4 millions d'euros, pour un déficit d'exploitation de 2,4 millions mais un bénéfice net de 400 000 euros.

Aujourd'hui, le créateur a toujours deux boutiques à Paris, rue des Saints-Pères pour sa ligne principale et rue de Vauvilliers pour JCDC, sa ligne bis. Il avait fermé son flagship londonien courant 2010, et avant cela sa boutique lyonnaise en 2009. Une cession qui pourrait expliquer le dernier résultat positif connu.

Jean-Charles de Castelbajac appartient à 99% au fonds suédois Sixth Swedish National Pension Fund et à 1% au fonds Atlas. La société confirme que des négociations sont en cours pour faire entrer un nouvel actionnaire ainsi que le créateur. Les discussions pourraient aboutir à mi-juin.

Cette défaillance révèle à quel point le statut de créateur n'est plus une garantie de pérennité. On l'a vu récemment avec l'acquisition par le groupe espagnol Puig de la maison Jean Paul Gaultier, qui ne semble devoir son salut qu'au succès de ses parfums.
Anaïs Lerévérend et Bruno Joly