C’est en s’opposant sans cesse aux conventions et en rejetant les rôles imposés que Jean Paul Gaultier crée depuis trente ans avec originalité. En 2007 soit douze ans après son premier parfum Le Mâle, le couturier s’exprime à nouveau sur sa vision de l’homme avec Fleur du Mâle.

Fleu du Mâle de Jean Paul Gaultier

Depuis son premier défilé de prêt-à-porter masculin, Jean Paul Gaultier revendique pour les hommes le droit d’affirmer leur part de féminité sans cesser d’être homme. Cet engagement est à l’origine de son parfum Le Mâle en 1995. Une fragrance qui s’affirme comme un parfum rebelle au cœur tendre, une senteur pour mauvais garçons néanmoins soucieux de leur apparence.

Ses révolutions accomplies, Jean Paul Gaultier aspire à un apaisement, à une nouvelle vision du mâle : débarrassé de ses révoltes passées, ce nouvel homme est en harmonie avec lui-même et assume une masculinité plus sensible. Le résultat ? Un parfum séduisant, voluptueux et doucement irrévérencieux.

La fleur d’oranger. C’est cette fleur blanche faussement innocente, fraîche et gustative, tendre et sensuelle, qui habite Fleur du Mâle. Traditionnellement réservée aux eaux de Cologne ou au registre olfactif féminin, la fleur d’oranger investit le vestiaire des hommes.

Le parfumeur Francis Kurkdjian joue sur le paradoxe avec Fleur du Mâle, faisant s’épanouir cette plante aux deux extrémités de son registre : la fleur d’oranger révèle en tête une fraîcheur vive, accentuée par le petitgrain (rameaux de la feuille d’oranger), et développe subtilement son caractère sensuel et voluptueux, renforcé par la coumarine.

A l’image des vénéneuses "Fleurs du Mal" baudelairiennes, Jean Paul Gaultier fait donc éclore une fragrance sur le thème de l’ambivalence. Avec Fleur du Mâle, la fragilité cohabite sans complexe avec la virilité.

Le flacon du parfum se décline sur le même corps que celui du Mâle, à la différence qu’il s’habille d’un blanc immaculé, dense et sensuel, presque insolent. Son message dérobé ? Rien à cacher.

Pour la campagne de Fleur du Mâle, c’est le photographe Jean-Baptiste Mondino qui a mis en scène ce nouvel homme libéré. Plongé dans un bain de fleurs blanches, et baigné d’un halo clair, il savoure un moment de détente poétique.

Le jardin Gaultier sur Second Life

Disponible à partir du 2 avril entre 22 euros (pour le déodorant) et 69 euros (pour l’eau de toilette 125 mL), ce nouveau parfum est d’ores et déjà à découvrir sur Second Life. A l’instar d’autres marques comme L’Oréal, Adidas, ou encore Victoire de Castellane pour Dior Joaillerie, le créateur a choisi de surfer sur le succès du site Internet multi-joueurs, en initiant un marketing alternatif.

Pour fêter le printemps, Jean Paul Gaultier a donc créé son jardin secret : un mini Eden d’un blanc rafraîchissant et bucolique. Le 21 mars derniers, cent « fleurs du mâle » ont même été offertes aux résidents de ce monde parallèle pour qu’ils les mettent à leur boutonnière, les offrent, ou encore les fassent pousser dans leur propre jardin virtuel.