Marion Deslandes
19 déc. 2019
Jennyfer lance une solution pour faire payer ses achats par quelqu'un d'autre
Marion Deslandes
19 déc. 2019
Retrouvant un nouveau dynamisme sur le créneau de la mode jeune, Jennyfer a opéré une refonte complète de son site marchand, en cherchant à simplifier les modalités de paiement en ligne. Depuis quelques jours, l'enseigne habillant les 10-19 ans propose ainsi aux clientes qui ont rempli leur panier un bouton "faire payer" : il permet de communiquer directement la commande à un tiers, souvent les parents, qui peuvent alors la régler à distance. Un projet baptisé "pleaz pay" ("s'il te plaît, paie!" ndlr), qui s'inscrit dans la relance de l'enseigne orchestrée depuis un an et demi par un consortium d'investisseurs mené par Sébastien Bismuth.
Il faut le rappeler, le principal frein à l'achat des adolescents sont les difficultés de paiement, car ils ne possèdent souvent pas encore de carte bancaire : "Quand leurs parents ne sont pas avec eux, ils ne convertissent pas, observe Jean-Philippe Evrot, directeur marketing de l'enseigne. Le moyen d'enlever cet irritant est de permettre de partager simplement le panier d'achat à une autre personne, avertie via Whatsapp, Facebook Messenger, e-mail ou SMS". Cette dernière peut alors décider de payer ou non les achats, ou d'y retirer certains produits à sa guise.
Une solution pensée en interne, qui pourrait avoir à l'avenir une déclinaison physique. "Nous souhaiterions déployer en magasin cette possibilité de faire payer ses achats par un tiers. La cible des 10-19 ans est hyper connectée mais préfère se rendre en boutique, c'est une sortie vécue comme un loisir entre amis". Le paiement déporté s'effectuerait alors par liaison téléphone, en caisse.
D'autre part, sur son e-shop, Jennyfer teste depuis le mois d'août une simplification du processus de validation de commande, "pour pallier les nombreux abandons de paniers au moment de la transaction". Des étapes ont été supprimées et si le client est déjà enregistré et a renseigné son magasin favori, il n'y a qu'à cliquer sur le bouton payer. "Depuis, le taux de conversion a augmenté de 50 à 80 %", affirme Jean-Philippe Evrot.
Les ventes en ligne de l'enseigne aux 500 magasins représentent 5 % de son activité globale - dont elle garde le volume secret -, l'objectif étant de s'approcher rapidement des 8 %. Mais la vitrine web de Jennyfer est bien sûr envisagée comme un moyen de faire venir les clientes en boutique. Pour les engager, le principe des "stories", qui sont de courtes vidéos de produits répertoriés à la suite (comme sur Instagram et Snapchat), vient d'être initié sur la plateforme desktop et mobile. Ceci afin de susciter l'envie, et de pouvoir accéder directement à la fiche produit via un bouton dans la vidéo ("swipe up"). "Une manière ludique de montrer les vêtements sur un site e-commerce, à la manière des réseaux sociaux". L'aspect communication étant un pilier du renouveau souhaité par les dirigeants.
L'enseigne née en 1985, qui a fait équipe cet automne-hiver avec Bilal Hassani pour une collection capsule no gender, s'est fendue cette année d'une campagne forte ("Don't call me Jennyfer", devenue sa signature) afin de l'aider à casser les clichés qui lui collaient à la peau.
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