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Publié le
8 avr. 2020
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Julien Latouche (aide juridique) : "Lever d'un coup le chômage partiel pourrait être une erreur"

Publié le
8 avr. 2020

A l'heure où les entreprises font face au ralentissement de leur activité, le recours aux aides mises en place par l'État pose un défi d'organisation supplémentaire. Certaines contraintes techniques liées au fonctionnement de l'administration ou juste l'incertitude quant au sens à donner aux textes représentent des blocages pour nombre de structures. Ce dont peut témoigner Julien Latouche, créateur de la plateforme d'aide juridique Robin, avec laquelle la marketplace BtoB Paris Fashion Shops vient de nouer un partenariat pour accompagner ses adhérents. Pour le professionnel, il existe aujourd'hui quelques astuces à connaitre, ainsi qu'un état d'esprit à adopter pour préparer la relance.


Julien Latouche - Robin



FashionNetwork.com : Sur quoi portent aujourd'hui particulièrement les demandes qui vous parviennent ?

Julien Latouche : En ce moment, nous recevons principalement des questions liées aux différents dispositifs mis en place par l'État. Au cours de la semaine passée, nous avons accompagné 248 entreprises. Car il y a un vrai besoin. Leurs questions portent principalement sur des questions de financements. Elles veulent savoir à quelles aides elles peuvent avoir accès. Beaucoup s'étonnent, face aux 1 500 euros d'aides annoncées, de n'avoir au final que 300 euros. Ou pourquoi ils ne peuvent pas mettre leurs salariés en chômage partiel tout en continuant d'avoir un contact avec eux concernant l'activité. Nous avons également pas mal de demandes sur les reports de loyers. Ce qui revient particulièrement beaucoup dans l'univers de la mode, où l'on est souvent sur des loyers assez chers, en raison des showrooms et entrepôts. Nous avons mis par exemple à disposition un modèle de demande de report de loyer. Il y a également beaucoup de demandes sur le report des crédits, ainsi que le report de charges sociales et fiscales.

FNW : Est-ce à dire que les aides ne sont pas suffisamment claires ?

JL : Le gouvernement a commencé par sortir des informations qui n'étaient pas claires, c'est un fait. Mais c'était tout à fait normal, car il fallait de toute manière que ces mesures soient précisées par la suite. Ce qu'ont fait les ordonnances dans les semaines suivantes. Mais il ressort clairement que face à la masse des mesures, les entreprises ont aussi besoin de réassurance sur ces questions, d'un côté humain qui va valider une information. C'est là que nous pouvons leur confirmer qu'ils ont bien compris les dispositifs, et qu'ils ont effectivement accès à telle ou telle aide. Ensuite, concernant la clarté, cela dépend de votre taille. Un avocat ne va pas forcément faire grand-chose pour vous juste pour l'aide de 1500 euros, au regard de ses frais. Mais, à côté, d'autres dispositifs essentiels comme le chômage partiel demandent à être bien compris.

FNW : Et, le chômage partiel est-il effectivement bien compris ?

JL : Le chômage partiel va sauver beaucoup d'entreprises. Il faut savoir que, si beaucoup le découvrent maintenant, ce dispositif existe depuis longtemps. Je pense que, après la crise, il sera beaucoup plus sollicité, dans les moments d'incertitudes. Tout en gardant à l'esprit qu'il y a des conditions spécifiques pour le mettre en place. Mais se pencher sur son fonctionnement est d'autant plus important que la reprise ne va pas se faire d'un coup : même s'il y a un pic à la reprise, cela ne veut pas dire que le niveau sera le même trois semaines plus tard. Il faut de fait réfléchir dès maintenant, et notamment dans la mode, à ne pas arrêter le chômage partiel pour tout le monde en même temps, mais plutôt progressivement. Car, selon votre situation, le lever d'un coup pourrait être une erreur.

FNW : Que leur conseillez-vous, concernant les prêts et reports de paiement ?

JL : Report de charges ne veut pas dire annulation. Si vous ne les payez pas, il faudra quand même les payer un jour. Donc il faut réfléchir à l'attitude que l'on veut avoir par rapport à sa trésorerie. Car elle va être l'enjeu majeur des prochains mois. Ce qui nous fait dire qu'il faut vraiment solliciter les prêts proposés par Bercy. Car ils ne sont pas risqués : vous n'êtes pas en caution personnelle dessus, c'est l'État qui va les garantir. Ces fonds sont importants car on ne sait pas ce qu'il va se passer dans les prochaines semaines. Et ces prêts sont un moyen de continuer à payer ses prestataires, et donc de continuer à faire tourner l'économie. Car si l'on diffère ses paiements, le prestataire lui ne va pas survivre. Ce cercle vicieux peut avoir de lourdes conséquences. Donc autant payer maintenant avec de l'argent que l'État vous prête.

FNW : Beaucoup d'entreprises font part de blocages dans les démarches. Quels conseils leur donnez-vous ?

JL : Effectivement, Il y a par exemple beaucoup de problèmes de code, sur la plateforme dédiée au chômage partiel. Avec l'État et l'Urssaf qui ne répondent pas. Ce qui rend essentiel de se rapprocher de ses avocats et experts comptables, et de professionnels. Dans le cas de ces absences de retour de la Direccte sur le chômage partiel, nous conseillons d'envoyer un recommandé. Ce que l'on peut faire sans se déplacer directement depuis le site de La Poste. C'est tout bête, mais beaucoup n'y pensent pas. Et cela vous préserve d'être accusé d'avoir fait une faute dans la démarche. Car il y aura vraiment des contrôles. Et il serait mal avisé, pour une entreprise recourant au travail partiel, de demander aux salariés de continuer le travail. L'entreprise se mettrait en danger. Plutôt que de jouer avec le feu, mieux vaut passer les gens à 50 %.


Jacky Chang, CEO de Paris Fashion Shops, avec Julien Latouche, créateur de Robin, avec lequel il vient de nouer un partenariat - Robin



FNW : Y-a-t'il également des astuces à connaitre sur l'aide budgétaire aux entreprises ?

JL : Oui, il faut par exemple savoir que la fameuse aide de 1 500 euros se fait par entreprise. Et pas par dirigeant. Si vous avez deux ou trois sociétés, vous avez peut-être droit à trois aides. Tout dépend de la manière dont vous avez structuré votre business. Mais si vos boutiques sont des structures différentes, il ne faut pas hésiter à demander une aide pour chacune d'entre elles. C'est une astuce qui revient souvent dans nos échanges.

FNW : Selon vos experts, quelle attitude doivent aujourd'hui adopter les entreprises ?

JL : Il faut qu'elles se mettent en position de préparer l'après. Ce n'est pas très optimiste, ce que je vais dire là, mais il faut qu'elles regardent si elles sont prêtes à poursuivre leur activité. Car il y a des entreprises qui ne vont pas tenir, clairement. Et ce n'est pas une bonne idée d'aller solliciter des prêts auprès de l'État si l'on est déjà surendetté. Mais si vous avez les capacités de repartir, il faut vraiment solliciter les prêts pour vous préparer aux mois qui viennent.

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