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6 sept. 2011
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Justice: six mois après son départ de Dior, Galliano fixé jeudi sur son sort

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AFP
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6 sept. 2011

PARIS, 6 sept 2011 (AFP) - Six mois après son licenciement de la maison Dior, le styliste britannique John Galliano saura jeudi si la justice parisienne choisit de le pénaliser pour les injures antisémites qu'il aurait prononcées lors d'altercations dans un bar parisien fin 2010 et début 2011.

Christian Dior, John Galliano
John Galliano

Le 22 juin, son procès devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris s'était joué à guichets fermés, la presse internationale et les curieux se massant pour voir l'ancienne icône de Dior.

Jeudi, l'ambiance devrait être plus apaisée, le styliste ayant décidé de ne pas assister au délibéré, afin de fuir la horde des caméras.

A l'audience, le couturier de 50 ans était apparu affaibli. Il avait reconnu une "triple addiction" à l'alcool, aux somnifères et au valium, et dit avoir passé deux mois en cure de désintoxication, en Arizona puis en Suisse.

"Je ne me souviens pas très bien de ce qui s'est passé", avait-il témoigné, interrogé sur les injures qu'il aurait proférées le 8 octobre 2010 et le 24 février 2011, au café parisien La Perle, dans le quartier du Marais.

Mais très vite, il avait assuré avoir "toujours condamné le racisme et l'antisémitisme".

Licencié par Dior le 1er mars, le quinquagénaire, silhouette fluette aux cheveux lâchés, avait raconté comment il s'était laissé submerger par son travail toujours plus envahissant: habillages, défilés, discours, voyages...

Il avait expliqué comment, après avoir perdu son père en 2005, puis "un ami très cher" en 2007, il s'était mis à boire de plus en plus, avant de tomber dans l'engrenage de l'addiction. Au moment des faits, avait-il dit, "je ne pouvais plus aller au travail sans prendre de cachets".

Mais ces explications n'ont pas fait ciller le procureur, Anne de Fontette, qui a requis sa condamnation à au moins 10.000 euros d'amende. La magistrate avait reconnu qu'à ses yeux, John Galliano n'était "pas un théoricien du racisme anti-juif ou anti-jaune". Mais, avait-elle ajouté, "c'est le racisme et l'antisémitisme du quotidien, des parkings et des supermarchés, qui est pitoyable et effroyable."

John Galliano encourt jusqu'à six mois de prison et 22.500 euros d'amende.

C'est le 24 février qu'a brusquement trébuché celui qui a propulsé au sommet des griffes du luxe la vénérable maison Christian Dior, propriété du milliardaire Bernard Arnault. Deux amis qui boivent une bière à la terrasse de La Perle disent avoir subi durant trois quarts d'heure un flot d'injures de la part de John Galliano, alors attablé à côté d'eux.

Géraldine Bloch assure qu'il lui aurait lancé "dirty Jewish face" ("sale gueule de juive"). Son ami, Philippe Virgitti, dit avoir été traité de "putain de salaud asiatique" ("fucking Asian bastard").

"+Jewish+ (juif en anglais, ndlr), c'est l'un des termes qui a été le plus récurrent", répété "au moins trente fois", se souvient-elle. "C'était non stop". Il l'aurait également traitée de "pute". La jeune femme, tout comme son ami, ont reconnu que le styliste parlait alors "très doucement".

Or, pour condamner John Galliano, le tribunal doit être sûr que les propos ont été effectivement prononcés. Une tâche ardue s'il était difficilement audible. D'autant que deux jeunes femmes, qui étaient alors clientes du bar, ont témoigné à l'audience qu'elles n'avaient jamais entendu le mot "Jewish".

Pour ce qui est de la seconde altercation, deux témoins ont en revanche confirmé avoir entendu l'injure "sale pute juive" à l'encontre d'une de leurs amies.

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