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16 juil. 2014
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L'Ethiopie vise l'expansion de ses zones d'activités industrielles au profit notamment du textile

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Reuters
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16 juil. 2014

L'Ethiopie commencera la construction d'un nouveau parc industriel en septembre de cette année, et initiera l'expansion d'un parc déjà existant pour un coût total de 250 millions de dollars, selon une source officielle. L'objectif est de réduire la dépendance du pays vis-à-vis de l'agriculture et de devenir un hub pour l'industrie, notamment textile.

La nation de la corne de l'Afrique espère attirer les investisseurs qui commencent à se détourner de la Chine et d'autres pays d'Asie, en raison de coûts croissants. L'Ethiopie offre une main d'œuvre à faible coût et des infrastructures énergétiques et de transport en voie de modernisation rapide.

H&M est très intéressée par l'Ethiopie (visuel H&M)


Attirer de nouvelles industries est considéré comme vital afin de maintenir les taux de croissance élevés d'un pays encore largement rural. La croissance annuelle a été à deux chiffres au cours de la dernière décennie, et devrait atteindre ou dépasser 8% cette année.

Yaregal Meskir, directeur général adjoint de la Société Ethiopienne des Zones de Développement Industriel, a déclaré que le projet d'expansion de la zone industrielle de Bole Lemi, située en périphérie de la capitale, est en cours de finalisation, alors qu'un nouveau centre industriel est prévu à Kilinto, 30 km plus au sud.

"Nous avons reçu de nombreux investisseurs venus pour acquérir des terrains ou des hangars, et ils font la queue", a-t-il déclaré à Reuters lors d'une entrevue ce vendredi. "Nous préférons les industries à forte intensité de main d'œuvre comme celle de l'habillement ou de la fabrication de chaussures, destinées à l'exportation".

Il a aussi déclaré que la construction de la phase II de Bole Lemi et du parc industriel de Kilinto commencerait en septembre, après la sélection d'un maître d'œuvre.

Un tiers des 156 ha du site de Bole Lemi constituant la phase I du projet, a été développé pour 2,5 milliards de birrs (74,3 millions de livres sterling) et a été financé par l'Etat. La phase I a attiré le fabricant textile coréen Nyungsung Textile ainsi que le groupe taiwanais George Shoe Corporation.

Les travaux concernant aussi bien l'expansion du parc existant que le nouveau site seront financés par un prêt de 250 millions de dollars de la Banque mondiale, a déclaré Yaregal Meskir à Reuters.

Les parcs industriels sont au centre de la stratégie éthiopienne de construction d'une base industrielle, le textile et l'habillement étant considérés comme les secteurs clés, notamment parce que le pays bénéficie du pacte commercial AGOA permettant des exportations libres de droits de douane vers les Etats-Unis.

Ils offrent à ceux qui désirent investir dans ce pays de 90 millions d'habitants, des terrains pour les usines à un prix de un dollar par mètre carré par mois, une exemption d'impôts pouvant aller jusqu'à sept ans ainsi qu'un bureau douanier et d'autres services sur site.

"L'Ethiopie a développé une stratégie donnant la priorité à certaines activités", a déclaré à Reuters Taddese Haile, le ministre de l'Industrie. "L'objectif est de faire connaître l'Ethiopie comme une plateforme pour l'industrie textile et de l'habillement".

Trois autres parcs industriels sont prévus à travers le pays, qui seront construits au cours de la prochaine décennie, dont une zone économique spéciale de 3 000 à 20 000 ha dans la ville de Dire Dawa, au nord-ouest du pays. Les détails du projet sont encore à l'étude.

L'Ethiopie fait face à une concurrence féroce de la part des autres pays d'Afrique qui, eux aussi, cherchent à tirer parti de l'intérêt montré par les investisseurs étrangers pour un continent dont la classe moyenne émergente dispose de revenus croissants.

Dans des pays comme le Ghana, par exemple, des usines en préfabriqué de petite taille fournissent un moyen à bas coût et à faible risque de produire des biens de consommation pour le marché mondial, tout en évitant la corruption et des réglementations onéreuses.

L'Ethiopie, autrefois sous domination communiste, a boosté son taux de croissance grâce à un fort volontarisme de l'Etat, mais aussi grâce à une hausse de la production agricole. L'industrie représentait l'année dernière seulement 10% du produit national, selon les chiffres officiels.

Le Fonds Monétaire International prévoit une croissance économique de 8% à 8,5% pour 2013-14 et 2014-15, mais a aussi indiqué que l'Etat devrait éviter de pénaliser le secteur privé avec des impôts excessifs.

La forte croissance a permis de mettre en œuvre des projets de production d'énergie, notamment hydroélectrique, permettant d'offrir une électricité à bon marché, ainsi que des projets d'infrastructure routière et ferroviaire. La capitale aura bientôt son propre métro, une exception en Afrique.

Dans le but d'encourager l'investissement, le gouvernement permet aux entreprises privées de construire leur propre plateforme industrielle, comme par exemple la Eastern Industrial Zone, dont le groupe chinois Jiangsu Qiyuan est un des actionnaires.

Les entreprises présentes dans cette zone industrielle comprennent le groupe Huajian, qui produit environ 300 000 paires de chaussures et sandales par mois, à destination des marchés occidentaux. Ce groupe prévoit de construire son propre parc industriel.

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