Auteur :
Emilie-Alice Fabrizi
Emilie-Alice Fabrizi
Publié le
1 déc. 2009
1 déc. 2009
L'Inde, peu gourmande de shopping sur l’Hexagone
Auteur :
Emilie-Alice Fabrizi
Emilie-Alice Fabrizi
Publié le
1 déc. 2009
1 déc. 2009
Bien qu’elle reste synonyme de luxe, de bon vin et de romantisme, la France a encore du mal à attirer les touristes indiens qui lui préfèrent l’Angleterre et l’Allemagne. L’année dernière, ils n’étaient guère plus de 200 000 à avoir visité le pays, soit moitié moins que les touristes japonais ou brésiliens.
Avec une population estimée à plus de 1,14 milliard d’habitants, l’Inde n’a donc pas encore fait les belles heures du tourisme en France. D’autant qu’au-delà de cette faible proportion de touristes indiens, c’est aussi et surtout le nombre très limité de transactions effectuées sur le territoire qui est pointé du doigt.
En effet, d’après l’étude menée par Global Refund sur le comportement d’achat des touristes indiens en 2008 sur l’Hexagone, seuls 4 400 achats détaxés ont été constatés. Une goutte d’eau en comparaison des 56 000 transactions enregistrées par les Brésiliens, les 104 000 réalisées par les Japonais ou encore les 120 000 des Chinois. En cause notamment, "l’image d’une destination onéreuse et peu accessible du fait de la barrière de la langue, explique Jean-Marc Leroy, PDG de Global Refund. Or, le prix est une donnée essentielle dans leurs choix. Les touristes indiens sont extrêmement sensibles à la juste valeur des prestations proposées."
A l’heure actuelle, deux profils de touristes ont pu être constatés, aux antipodes l’un de l’autre. D’un côté, la frange la plus riche de la population qui, quantitativement ultraconfidentielle, consomme des marques de luxe, surtout dans la mode, les accessoires et la maroquinerie. De l’autre, et ce sont eux qui constituent le plus fort du panel, des touristes à faibles revenus. Le plus souvent, leur séjour en France s’inscrit dans le cadre d’un circuit européen et, de fait, limitent à quelques jours leur escale sur le territoire. Et de constater que pour ces derniers, le budget shopping à dépenser en France est très limité, voire nul, au bénéfice de pays où l’anglais est couramment parlé.
Pour autant, la situation est appelée à évoluer. Notamment grâce à l’émergence d’une nouvelle classe moyenne - cadres moyens et supérieurs – qui constitue un "réservoir de touristes" à fort potentiel. A condition "d’être capable de s’adapter, explique Jean-Marc Leroy, si on veut prendre le train en marche. Paris doit prendre des parts de marché dans leur porte-monnaie, nous devons donc améliorer notre offre sans quoi, la concurrence étrangère, notamment Milan et Londres, gardera la première place."
Dans les faits, il s’agit de revoir la copie en termes d’accueil et de services, notamment hôteliers ou encore ceux liés à l’alimentation. Un enjeu d’autant plus important qu’en local, les mentalités évoluent et se tournent doucement vers l’Occident. Même s’il reste encore difficile à pénétrer, le marché indien commence à s’ouvrir aux marques de luxe de l’Hexagone, avec son corollaire, une attractivité accrue pour les biens qu'ils ont remarqués chez eux. Et au final, à l'instar des Japonais ou des Chinois, le comble de luxe est d'acheter à Paris les produits "Made in France".
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