En lançant en août 2009 la 1ère Fashion Week d’Istanbul, la Turquie s’est mise en quête de reconnaissance sur le marché de la mode. Un chemin escarpé pour beaucoup de grandes nations du textile, mais sur lequel le pays semble avoir trouvé ses marques. "Je suis heureux de penser que nous sommes au top 15 des Fashion Weeks", s’est ainsi félicité Hikmet Tanriverdi, président de la fédération des exportateurs de textile et d’habillement d’Istanbul (İTKİB), co-organisatrice de la semaine des présentations. Pour ce dernier, l’objectif reste le même que par le passé: atteindre le top 5 d’ici 2023, année du centenaire de la République turque.

Une ambition qui devrait se traduire dès août prochain par un nouveau visage pour la Fashion Week. Alors que les dernières éditions se sont tenues à Santral Istanbul, ancienne usine électrique du nord de la ville convertie en centre d’exposition, les défilés et présentations devraient bientôt gagner la ville elle-même. "Nous souhaitons que la Fashion Week prenne place dans l'ensemble de la cité", explique ainsi Cem Kaprol, directeur du comité organisateur et dirigeant de l’entreprise textile Kaprol Group. "Le but est d'investir les lieux historiques clés de la ville, pour rattacher les créations à la riche histoire du lieu".

Et si la Fashion Week compte s’offrir un nouveau visage, c'est notamment parce que le poids des sociétés partenaires se fait croissant. "Entre les aides de l'Etat et l'arrivée de nombreux sponsors privés pour cette édition, la société organisatrice n'est plus à la source que d'un quart du budget de l'événement", assure ainsi Cem Kaprol. Le géant turc du bâtiment Agaoglu est ainsi devenu le principal parrain de l’événement, qu’il perçoit comme une vitrine de choix pour la ville et le pays. "Ils ont vu les dernières éditions et ont senti que quelque chose se passait. Cela renforce notre confiance dans notre potentiel".