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6 avr. 2022
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L’ascension et les projets de We Dress Fair, qui promeut une mode plus durable

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6 avr. 2022

Pour décrypter l’impact de l’industrie de la mode et mettre à l’honneur les marques de vêtements plus responsables, Marie Nguyen et Antoine Coulaud ont fondé la plateforme We Dress Fair en 2018. Combinant la vente de produits et l’information aux consommateurs -via articles et enquêtes-, le site s’est fortement développé pendant la crise, passant notamment d’un volume d’affaires de 500.000 euros en 2020 à 1,6 million d’euros en 2021. "We Dress Fair, qui est rentable depuis sa première année (22.000 euros de bénéfices l’an dernier), enregistre une hausse d’activité de 70% en ce début d’année 2022", expose Marie Nguyen, qui fourmille de projets pour faire entendre la voix d’une consommation plus raisonnée et développer des initiatives solidaires.


Shooting We Dress Fair pour le printemps-été 2022 - DR


Épaulée d'une boutique à l'enseigne installée à Lyon depuis 2019, la plateforme étoffe considérablement son offre dans l’optique d’attirer de nouveaux clients et contenter le plus grand nombre: elle compte aujourd'hui 90 marques référencées, espère en totaliser 150 à la fin de l'année, et une centaine de plus fin 2023. En ce premier trimestre, une quinzaine de griffes ont rejoint ses rangs. Parmi les dernières venues, citons Luz (bain), Circle (sportswear), Zeta shoes (chaussures), ou encore Sandqvist (sacs). Les critères phares pour entrer chez We Dress Fair? Proposer des vêtements et produits composés de matières naturelles, bio ou recyclées, et surtout les faire produire en proche import.

Dans sa récente newsletter, We Dress Fair compare la composition matière des produits qu'elle a vendus depuis sa création (72% de fibres naturelles, par exemple), par rapport à l'ensemble des volumes vendus dans le monde, qui placent encore les fibres synthétiques comme majoritaires (53,2%). "En décortiquant la mode d'aujourd'hui et en donnant des solutions, on replace les consommateurs en tant qu'acteurs, en leur disant: 'vous n'êtes pas au bout de la chaîne, vous avez aussi le pouvoir de changer les choses en faisant des choix'".


Comparaison des matières des vêtements produits dans le monde, et vendus sur le site - We dress fair


La pandémie et le temps libre induit par les confinements ont poussé les consommateurs à s'interroger, et We Dress Fair a vu affluer une vague de nouveaux clients ces deux dernières années. "Quand une personne commence à commander chez nous, elle ne revient pas en arrière, et le plus souvent rachète sur le site", expose Marie Nguyen, qui décrit une posture "un peu schizophrène" de l'entreprise, car elle conseille de ne pas acheter de vêtements trop souvent. "Notre mission est plutôt de sensibiliser et de toucher la plus large audience possible".

Le sujet de la hausse des prix pratiquée par les marques inquiète peu la cofondatrice. "Nous avons toujours fixé des prix justes, et justifiés auprès des consommateurs, avec un esprit pédagogue. Ce n’est pas sur la question du prix que nous allons les chercher, mais sur la qualité du produit. Je pense que notre cible est plus à même de comprendre une éventuelle hausse, davantage que les clients de la fast fashion".

Parmi ses envies lointaines, donc non encore planifiées, la plateforme souhaite se lancer sur le segment de l'enfant, sur le créneau de la seconde main, mais aussi tenter de se construire un petit réseau à l'enseigne. Pour l'instant, l'installation de pop-ups dans les grandes villes est davantage à l'étude.

Parmi les projets concrets, We Dress Fair, qui emploie neuf personnes, va mettre sur pied un atelier de réparation dans sa boutique lyonnaise, pour inciter les clients à allonger la durée de vie de leurs vêtements. La société lance également "une offre accessibilité", sur adhésion et après justifications des revenus, à destination des gens qui ont très peu de moyens et ne peuvent donc pas s'offrir de vêtements qui coûtent plus cher. "Pour eux, nous réduisons nos marges quasiment à néant", précise la cofondatrice, qui était chercheuse en cancérologie avant de débuter l'aventure We Dress Fair.

Dans cet élan solidaire, une autre action va être initiée dans quelques semaines, sur le principe des "cafés suspendus" (un client qui achète un café en paie un second pour une personne dans le besoin). Le premier article concerné est la culotte. "Nos clients pourront en acheter pour les plus démunis. C'est une denrée rare pour les associations, puisque qu'on ne peut pas donner des sous-vêtements déjà utilisés. L'idée est de leur fournir des culottes neuves de qualité, et respectueuses de l'environnement". Six marques s'associent à ce projet, dont le Slip Français.

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