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L'horlogerie suisse sous la menace de l'iWatch

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AFP
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8 sept. 2014

Zurich, 8 sept 2014 (AFP) - Les spéculations autour de l'iWatch inquiètent l'horlogerie suisse, des spécialistes redoutant que le groupe informatique Apple, avec sa montre connectée, ne vienne empiéter sur cette industrie ayant largement contribué à la réputation et à la richesse de la Suisse.


Visuel Apple.com




Un article du New York Times, suggérant que la Suisse devait se faire du souci, a déclenché un déluge de commentaires à l'approche d'un événement très attendu que doit tenir mardi le géant californien.

Si Apple a jalousement gardé le secret sur ses projets, les amateurs de la marque à la pomme s'attendent à ce qu'y soit dévoilé sa montre intelligente, sur laquelle les rumeurs n'ont cessé d'enfler.

Dans un entretien publié la semaine dernière par le magazine L'Hebdo, Nick Hayek, le patron de Swatch Group (Tissot, Omega, Bréguet...) a affirmé que l'industrie horlogère suisse n'avait rien à craindre de l'iWatch.

"Si le fait d'indiquer l'heure était le seul intérêt des montres, l'industrie horlogère n'existerait plus depuis longtemps", a-t-il déclaré.

Le patron du numéro un mondial de l'horlogerie a rappelé que la question de l'avenir des montres s'était déjà posé avec l'arrivée des premiers téléphones portables.

"Le marché de l'horlogerie n'a fait que croître depuis lors", a-t-il souligné.

En juillet, une rumeur rapidement démentie selon laquelle Swatch Group collaborait avec Apple avait pourtant fait décoller le cours de l'action. Le mouvement s'était rapidement émoussé lorsque le groupe suisse y avait coupé court.

Nick Hayek, qui s'était jusqu'alors montré très réservé sur les montres connectées, avait cependant annoncé peu après que Swatch était en train de travailler sur un modèle équipée de fonctions de fitness, rappelant que le groupe disposait d'une solide expertise sur les composants électroniques.

Selon Jon Cox, analyste chez Kepler Cheuvreux, les montres connectées pourraient venir marcher sur les plate-bandes des marques suisses d'entrées de gamme, telles que Swatch ou certains modèles de Tissot.

"Mais je ne vois pas cette menace existentielle dont certains parlent", a-t-il expliqué à l'AFP.

Dans une étude publiée mi-avril, il avait dit ne pas croire au scénario selon lequel les montres intelligentes pourraient menacer le secteur, comme l'avaient fait les montres à quartz japonaises dans les années 1970.

Depuis les fabricants de montres suisses se sont solidement arrimés sur le segment du luxe, a-t-il argumenté, pointant qu'il s'agissait du rare bijou que porte la gent masculine.

En 2013, la Suisse a exporté 28 millions de montres, vendues à un prix moyen de 1.500 dollars par pièce, dont 1,6 million aux alentours de 20.000 dollars ou plus.

"Si quelqu'un peut s'offrir une montre à 20.000 dollars, nous supposons que ce même consommateur pourrait s'offrir une montre intelligente en plus de son smartphone ou de sa tablette", a-t-il souligné.

"Nous devons être vigilants et anticiper les risques d'une telle révolution technologique", a cependant indiqué Stéphane Linder, le patron de Tag Heuer.

Si Apple mettait au point des fonctions utiles pour les consommateurs, il estime qu'il faudrait trouver des partenaires technologiques pour inventer "la montre de luxe connectée".

Jean-Claude Biver, le patron de la division horlogère de LVMH, qui a toujours considéré les montres intelligentes comme une opportunité pour le secteur, avait annoncé début juillet qu'Apple avait débauché Patrick Pruniaux, un cadre réputé de Tag Heuer, un signe de plus de l'intéret de la firme californienne pour le secteur de l'horlogerie.Par Nathalie OLOF-ORS

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