Des centre-villes qui résistent plutôt bien, des projets de centres commerciaux en recul significatif et des investissements en immobilier commercial perçus comme plus sûrs en période de récession. Le bilan du secteur de l’immobilier commercial réalisé à l’aube du Mapic (17-19 novembre à Cannes) par BNP Paribas Real Estate se veut avant tout réaliste face au contexte économique difficile en Europe.

Première grande remarque évoquée par la note de cet expert, les enseignes n’ont pas abandonné les centre-villes. Bien au contraire. Elles ont seulement concentré leurs demandes sur les emplacements prime, parce qu’ils offrent le meilleur potentiel de flux et donc de chiffre d’affaires. BNP Paribas Real Estate souligne aussi que l’offre disponible sur ces centre-villes a peu progressé. Ce qui conduit évidemment au minimum à un maintien des valeurs locatives.

Ainsi, en Allemagne, les artères numéro un des commerces de centre-ville ont affiché de bonnes performances pendant la crise, avec des loyers stables ou en légère progression. Sur la France, BNP Paribas Real Estate relève que les valeurs locatives les plus basses ont augmenté dans des artères dynamiques comme le boulevard Saint-Germain et le Boulevard Saint-Michel à Paris. Même en Espagne, pourtant durement frappée par la récession, la volonté de développement de certains grands groupes internationaux (Abercrombie, Uniqlo,Primark) et d’enseignes de restauration conduit à une dynamique des transactions. Ce qui n’empêche pas le taux de vacance d’augmenter du fait de faillites d’un certain nombre de locataires. En fait, pour une fois, l’exception vient de la Grande-Bretagne où les commerces de centre ville affichent de moins bons résultats que les supermarchés et les retail parks. Du coup, les loyers prime subissent globalement une pression à la baisse.

L'Heure Tranquille à Tours. (Photo Pixel Formula)

Sur les centres commerciaux, BNP Paribas Real Estate fait le même constat que, récemment, l’organisation du commerce spécialisé Procos. Soit une diminution du nombre des projets et parfois leurs ambitions revues à la baisse.
Pour autant, relève encore la société, dans la mesure où les commerces ont jusqu’à présent plutôt bien résisté à la crise, les investisseurs considèrent l’immobilier commercial comme des produits plus sûrs en période de récession. Ainsi BNP Paribas Real Estate constate sur le premier semestre 2010 une hausse de 67% du volume total des investissements sur le secteur par rapport à la même période de l’an dernier. Ces investissements se sont toutefois concentrés sur les marchés britannique et allemand avec respectivement 4,4 milliards et 4,1 milliards d’euros investis. A titre de comparaison, en Italie, en France et en Espagne, l’investissement n’a pas dépassé 1 milliard d’euros. Au global, cet investissement en immobilier commercial intervient au détriment de celui dans les bureaux. Pour autant, les taux de rendement semblent au mieux se stabiliser, au pire légèrement chuter selon les marchés notamment du fait de la concurrence entre investisseurs pour saisir les meilleures opportunités.