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21 janv. 2009
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L’industrie de la chaussure brésilienne épargnée par la crise mondiale ?

Publié le
21 janv. 2009

L’incursion de FashionMag.com dans l’univers de la chaussure brésilienne se poursuit. En marge de Couromoda (11 au 15 janvier 2009), le plus grand évènement d’Amérique Latine consacré aux chaussants, se tenaient à Sao Paulo des salons satellites. L’occasion d’interroger les exposants sur la santé de leurs entreprises et la façon dont ils s’arment face à la crise.


Dans une chambre de l'hôtel Maksoud de Sao Paulo, Eli Da Silva discute avec des acheteurs - Photo : Sarah Ahssen

Sur deux étages, les chambres de l’hôtel Maksoud, digne des plus extravagants palaces de Las Vegas, s'est tenu TM Fashion du 10 au 14 janvier 2009, un salon consacré aux chaussures, sacs et autres accessoires. Dans une chambre faisant office de showroom, Eli Da Silva, le représentant de Cool Leather explique que son activité avec les États-Unis a chuté de 20 % en ajoutant avec une certaine amertume : « Le problème c’est que les États-Unis ne sont pas habitués à gérer les périodes de crise.»

Quatre chambres plus loin, chez Angora, une entreprise créée il y a deux ans, on constate que la crise n’a pas atteint le pays, mais que les acheteurs, par anticipation, ont réduit leurs dépenses.

Du 10 au 13 janvier, le discours a été similaire sur le salon Showroom Da Moda, qui se tient dans un lieu insolite : les sous-sols d’un centre commercial. Et malgré leur aspect austère, les petits box vitrés servant de stand font le plein. Chez Ana Torres, si on a remarqué une baisse des exportations, on considère que la crise n’a pas touché le marché interne.


Le grand magasin Daslu, l'antre du shopping de luxe à Sao Paulo - Photo : Sarah Ahssen

En effet, selon les chiffres fournis par l'Association brésilienne des industries de la chaussure (Abicalçados), en 2008, le secteur de la chaussure a vu chuter ses exportations de 6,4 % et ce, principalement aux États-Unis. Une situation préoccupante, alors même que les importations en provenance de Chine et du Vietnam augmentent.

Autre lieu, autre ambiance, au dernier étage de Daslu, l’antre du shopping haut de gamme pour Brésiliens fortunés, a lieu Galeria Showroom, un salon de chaussures et de prêt-à-porter haut de gamme. Karla Canann, représentante de la griffe de chaussures Paula Bahia qui exporte aux États-Unis, au Japon et dans quelques pays d’Europe, a vu ses acheteurs internationaux moins nombreux qu’à l'accoutumée. « Il faut donc se concentrer sur le marché local qui jusque-là se porte bien », explique-t-elle.


Chaussures signées Raouda Assaf, sur le salon Galeria Showroom - Photo : Sarah Ahssen

Une confiance qui peut s’expliquer par la qualité et le design souvent original des chaussures "made in Brazil" et par leur prix pour l’instant compétitif. Une insouciance qui contraste pourtant avec les derniers chiffres officiels qui annoncent 650 000 licenciements au mois de décembre, principalement dans l’industrie agroalimentaire. Mais l’automobile, le bâtiment tout comme l’industrie de la chaussure seraient eux aussi touchés.

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