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LVMH ajoute Bulgari à ses conquêtes

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7 mars 2011

LVMH, Bulgari
Bulgari - Mariage
PARIS, 7 mars 2011 (AFP) — Le groupe LVMH de l'homme d'affaires Bernard Arnault s'est offert le joaillier italien Bulgari, une opération amicale destinée à se positionner en véritable concurrent des grands du secteur et à montrer qu'il peut s'entendre avec une famille sur fond de guerre avec Hermès.

Bulgari, maison fondée en 1884 et basée à Rome, a été créée par une famille d'orfèvres grecs émigrés en Italie. C'est l'un des grands noms de la joaillerie-horlogerie (66% de son activité) dans le monde. Selon des sources concordantes, "beaucoup d'acteurs du luxe étaient intéressés par la griffe italienne", dont le groupe suisse Richemont (Cartier, Van Cleef & Arpels ou Mont Blanc), et le groupe français PPR (Boucheron, Gucci etc.).

Cette acquisition, soulignent les analystes, permet au géant mondial du luxe de doubler son chiffre d'affaires dans l'activité joaillerie-horlogerie en 2011 qui pourrait atteindre 1,8 milliard d'euros contre 985 millions en 2010. Elle représenterait alors 8,5% du total des activités du groupe, contre 4,85% actuellement.

"Avec Bulgari, nous allons pouvoir devenir un véritable challenger de Cartier", a indiqué une source proche du dossier, évoquant une "opportunité rare et stratégique".
LVMH, qui détient déjà Chaumet, Fred et est à 50/50 avec le sud-africain De Beers dans ses boutiques, nourrit de fortes ambitions dans la joaillerie, après l'horlogerie (Tag Heuer, Hublot, etc).

François Arpels, de la banque d'affaires Bryan Garnier, juge que "LVMH n'avait pas pour l'instant de véritable marque ayant un rayonnement international" dans la joaillerie, qui avec l'horlogerie, est un secteur du luxe où "les marges sont les plus importantes". Dans le même esprit, Louis Vuitton va ouvrir en novembre, place Vendôme à Paris, temple de la haute joaillerie, son premier atelier du genre au-dessus d'un magasin où aucun sac à main ne sera vendu.

L'annonce de la reprise de Bulgari a été faite après accord des héritiers du fondateur Sotirio Bulgari, ce week-end, et le feu vert du conseil d'administration de LVMH. L'opération tranche avec le précédent "coup" de Bernard Arnault, le rachat en catimini de 20% du capital du sellier Hermès, qui a provoqué la colère de la famille.

Pour Bulgari, Bernard Arnault a choisi la méthode de l'échange d'actions, assortie d'une OPA pour les actionnaires minoritaires, le groupe italien étant coté en Bourse. En échange de ses 51% du capital de Bulgari, la famille Bulgari obtient 16 millions d'actions nouvelles de LVMH, soit 3,5% du capital, devenant le deuxième actionnaire familial du groupe.

Pour les actionnaires minoritaires, LVMH va lancer une OPA au prix très attractif de 12,25 euros par action, soit 63% de plus que le cours de bourse de vendredi dernier (7,50 euros), une "prime élevée", pour certains analystes, qui s'explique par l'intérêt pour la griffe, mais un prix "sans importance", dit une source proche du dossier, "à moyen et long terme".

La valorisation de Bulgari ressort à 3,7 milliards d'euros. L'actuel directeur exécutif de Bulgari, Francesco Trapani, entre au comité exécutif de LVMH, où il va diriger l'ensemble du pôle montres et joaillerie. "C'est un deal gagnant-gagnant", selon une source proche du groupe français, "parce que l'opération est totalement amicale, que la famille s'associe à LVMH et qu'elle a envie de travailler avec Bernard Arnault".

Comme un message à la famille Hermès qui depuis l'arrivée surprise de LVMH dans son capital la presse de se retirer et s'emploie à bâtir des murs de protection pour empêcher toute prise de contrôle.

A 12h20 (11H00 GMT), le titre LVMH cédait 0,13% à 111,40 euros dans un marché en léger repli (-0,16%)

Par Dominique AGEORGES

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