9 003
Fashion Jobs
Publicités
Par
AFP
Publié le
1 sept. 2015
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

LVMH recrute un ex-cadre d'Apple pour accélèrer dans le numérique

Par
AFP
Publié le
1 sept. 2015

LVMH a donné un coup d'accélérateur à sa stratégie numérique en recrutant un cadre d'Apple, à l'heure où les marques de luxe doivent accroître leur présence en ligne et alors que le géant américain reste un modèle en termes d'innovation.


Ian Rogers, le 10 janvier 2013 à Las Vegas (Etats-Unis) - AFP


Le géant informatique américain avait fait part vendredi du départ de Ian Rogers, qui avait intégré ses rangs en 2014 dans le cadre du rachat (pour 3 milliards de dollars) de Beats Electronics. Il a supervisé le développement du service de musique en streaming d'Apple, en créant notamment la radio Beats 1. Mardi, le groupe de luxe LVMH a annoncé l'arrivée de Ian Rogers au poste de « directeur digital » dès octobre.

« Je souhaite la bienvenue à Ian qui rejoint le groupe pour en renforcer l'écosystème digital et (...) aider nos Maisons à franchir les prochaines étapes », a commenté Bernard Arnault, PDG de LVMH qui compte plus de 70 marques (Louis Vuitton, Givenchy, Fendi, Hennessy, Dom Perignon, Bulgari...). « Sa mission est également d'explorer les nouvelles opportunités qui s'offrent au groupe dans le domaine du numérique. Ian nous apporte son expérience approfondie en matière de projets digitaux innovants ainsi que son sens de l'innovation », ajoute Bernard Arnault.

Diplômé en informatique de l'université de l'Indiana, Ian Rogers a débuté comme webmaster notamment pour le groupe Beastie Boys. En 2013, il avait pris la direction générale de Beats Music, fondée par le producteur Jimmy Iovine et le rappeur Dr Dre.

« La nomination d'une homme qui a fait toute sa carrière dans la musique pourrait paraître surprenante, mais ne l'est pas en fait : Ian Rogers a été à la meilleure école en travaillant au plus haut niveau d'Apple. Il a vu comment fonctionnait de l'intérieur un des groupes les plus innovants et secrets au monde, et il a érigé un réseau dans la Silicon Valley », commente Damien Douani, expert nouvelles technologies à l'agence de conseil FaDa.

« LVMH était peut-être aussi à la recherche de "cool", d'un profil décalé, pour se dépoussiérer. Il faut aussi noter que le luxe se "peopolise" énormément et que Ian Rogers apporte un état d'esprit différent et sa connaissance des stars musicales, qui ont un rapport au luxe de plus en plus décomplexé », souligne-t-il.

Apple, le « mètre-étalon »

« Cette nomination est parfaitement logique et prévisible, car depuis deux ans Apple a recruté plusieurs cadres supérieurs venant du luxe, il était donc temps que le luxe s'ouvre à de vrais talents digitaux », juge Eric Briones, qui aide les marques de luxe à bâtir leur stratégies de communication. « Apple est le mètre-étalon que les dirigeants du luxe ont sans cesse sous les yeux; ils n'ont pas peur du digital mais ils savent que la transformation ne se fera pas en un jour », ajoute Eric Briones.

Selon lui, le secteur du luxe « souffre d'un complexe digital, justifié ou pas, et d'une critique omniprésente » selon laquelle il serait en retard en termes de développement sur Internet.

Seuls 6 % des produits de luxe ont été achetés en ligne en 2014, mais ce chiffre devrait doubler d'ici 2020 et même tripler d'ici 2025, selon une étude publiée en juillet par le cabinet McKinsey et la fondation Altagamma qui chiffre à 14 milliards d'euros ce marché l'année dernière.

Ces cinq dernières années, « la progression des ventes de luxe en ligne a été supérieure aux ventes réalisées dans des magasins physiques, de 27 % en moyenne par an contre 7 % », relève l'étude.

La « digitalisation » est « un phénomène au long cours : il faut mettre la bonne dose de numérique dans la stratégie, avoir des sites Internet transactionnels et des publicités digitales qui permettent des interactions fortes avec le public. Mais le produit en boutique reste important », modère Arnaud Cadart, analyste chez CM-CIC Securities.

« Mettre des talents digitaux dans les ateliers est le vrai défi, car l'artisanat reste traditionnel », conclut Eric Briones.

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 Agence France-Presse
Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.