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Publié le
22 déc. 2008
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4 minutes
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La Chine

Publié le
22 déc. 2008

Chiffres-clés 2007
° Population : 1,3 milliards d'habitants
° Exportations françaises textile-habillement vers la Chine : 176 millions d'euros
° Importations françaises textile-habillement en provenance de la Chine : 4,5 milliards d'euros

Industries textiles :

Les meilleurs performances économiques du secteur...

Le ralentissement économique global n’épargne pas la Chine, dont la croissance dans les prochaines années devrait être sensiblement en deçà de ses résultats passés : son PIB devrait progresser de 8 % en 2009, après des hausses de 11,9 % en 2007 et 9,5 % en 2008. L’industrie textile occupe encore une place significative dans l’économie chinoise, bien qu’elle ait connu en 2006 et 2007 de profondes mutations. Les productions de fils et de tissus ont connu un net redémarrage : entre août 2007 et mai 2008, plus de 17 millions de tonnes de fils ont ainsi été produites, soit une croissance de 11 % par rapport à l’année précédente. De même, les débouchés extérieurs sont sensiblement mieux orientés en 2008 qu’en 2007. La croissance des exportations de textiles a été de 8,5 % sur les dix premiers mois de l’année, après une hausse de 5,9 % sur l’année 2007. Le marché européen, libéré de la contrainte des quotas, est désormais la première destination des textiles chinois, devant Hong Kong, les Etats-Unis et le Japon. D’autres pays, dont les industries de la confection se développent rapidement s’affirment comme des clients importants de l’industrie textile chinoise : citons ainsi le Viêt-Nam (+ 26,5 % d’exportations de janvier à octobre 2008) ou le Bangladesh (+ 23,6 %).






...n'enrayent pas son recul dans l'économie chinoise

Ces résultats permettent à la Chine d’occuper une place centrale dans les échanges mondiaux de textiles : en 2007, elle était à l’origine de 23,5 % des exportations mondiales. Pourtant, ce secteur occupe une place de moins en moins importante dans les exportations chinoises : 4,6 % des exportations de biens manufacturés en 2007, contre 5,4 % en 2005 selon l’OMC. Autre signe d’une moindre implication des industriels pour le secteur : la Chine occupe un poids moindre dans les investissements mondiaux en machines textiles. En filature fibre courte, en moulinage-texturation et en tricotage circulaire, le rythme de croissance dans les achats de matériel est moins fort. Cela étant, ses capacités de production sont telles qu’il serait prématuré de parler de désengagement de l’industrie textile.






Industries de l'habillement :

Fortement dépendants des marchés mondiaux...

En 2007, un vêtement exporté sur trois sortait d’une usine chinoise. C’est dire la place qu’occupe la Chine dans les industries de la confection et son implantation sur les marchés mondiaux. Cependant, avec le retournement brutal de la conjoncture, cette ouverture à l’export pourrait se révéler pénalisante. Les importations américaines d’habillement connaissent sur les dix premiers mois de l’année un recul de 3 %, tandis que les livraisons en provenance de Chine se replient de 1 %. Les importations japonaises de vêtements chinois sont elles aussi en recul (- 3 % de janvier à octobre 2008).






Seule l’Union européenne n’est pas encore touchée par ce mouvement : ses importations d’habillement en provenance de Chine ont progressé de 6 % sur les huit premiers mois de l’année 2008. Toujours est-il que les confectionneurs redoutent les conséquences de la crise sur leur activité, d’autant que d’autres facteurs pèsent à moyen terme sur leur compétitivité : appréciation du yuan qui renchérit les exportations, montée des coûts salariaux … Aussi, les pouvoirs publics ont décidé de soutenir les industriels de l’habillement en augmentant la remise sur la TVA à laquelle ils peuvent prétendre. Cette dernière devrait ainsi passer de 11 à 14 %.


...les confectionneurs chinois se tournent vers leur marché intérieur

Dans ces conditions, il n’est guère étonnant que le marché intérieur chinois apparaisse comme une opportunité de compenser ces débouchés en berne. En effet, de par son volume et la nette progression du niveau de vie de ses habitants, le marché chinois de l’habillement attise les convoitises. A horizon 2010, il prendra place parmi les grands marchés mondiaux et devrait même supplanter le Japon. Les dépenses d’habillement des ménages chinois urbains ont ainsi progressé de 15,5 % en 2007 et atteignent en moyenne 1042 yuans (environ 100 euros).







La population chinoise témoigne d’un goût croissant pour la mode, et il n’est pas rare de voir des consommateurs économiser un mois de salaire pour acquérir un produit de marque convoité. Les marques occidentales occupent le haut du pavé, c’est pourquoi les industriels et les distributeurs se baptisent souvent de noms à consonance italienne ou française (Bossini, Giordano…). Mais l’approche du marché chinois se révèle aussi complexe pour les marques étrangères que pour les producteurs locaux. En effet, ces derniers ont encore trop souvent une approche sous l’angle de la production et négligent l’analyse du marché et la nécessité de créer un imaginaire de marque.

FRANCK DELPAL

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