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5 oct. 2012
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La condition ouvrière, nouveau champ de communication pour les marques ?

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5 oct. 2012

Après H&M réclamant une hausse du salaire minimum, c’est désormais Gap qui se penche sur les conditions de travail de ses ouvriers bangladais. Après l’Américain PVH et l’Allemand Tchibo, le groupe annonce la mise en place de nouvelles mesures anti-incendie chez ses fournisseurs. Mesure qui intervient après deux incendies ayant tué pas moins de 310 ouvriers du textile en septembre.

Après le travail des enfants et les pollutions causées par l’industrie, les conditions de travail chez les sous-traitants semblent se confirmer comme étant le nouveau domaine dans lequel les marques veulent lisser leur réputation.

Une usine textile de Karachi le 11 septembre dernier - Photo: Asif Hassan/AFP

C’est loin d’être la première fois que l’industrie textile du Bangladesh est endeuillée par un incendie. Selon les autorités, plus de 600 vies auraient ainsi été perdues depuis 2006. En décembre 2010, c’est un sous-traitant de Gap qui était touché avec l’incendie de l’usine That’s It Sportswear. Quelque 29 morts et plus d’une centaine de blessés avaient été décomptés sur ce site du groupe Hameem.

En mars, PVH (Calvin Klein, Tommy Hilfiger) signait un mémorandum sur la lutte anti-incendie avec les syndicats et les autorités du Bangladesh. Le détaillant allemand Tchibo a dernièrement suivi la même démarche. Et c’est à présent au groupe Gap de s’engager. Le groupe, à la tête des enseignes Gap, Banana Republic et Old Navy, recrute ainsi un chef de sécurité incendie qui sera dépêché chez les sous-traitants. Deux millions de dollars seront alloués à la formation de sécurité des employés, vingt autres allant dans les installations de sécurité.

Les incendies ne sont pas le seul problème des ouvriers locaux. En septembre dernier, de violents affrontements ont eu lieu entre la police et plus de 100 000 manifestants du secteur. Une manifestation qui s’élevait contre les bas salaires et les conditions de travail. En juin, 300 usines locales avaient déjà fermé leurs portes pour des raisons similaires.

Sur cet aspect salarial, c’est l’enseigne suédoise H&M qui est parvenue à faire parler d’elle. Son président Karl-Johan Persson, de passage dans le pays, réclamait un relèvement du salaire minimum local. Une position sans doute pas totalement désintéressée, H&M ayant été épinglé par l’ONG Clean Clothes Campaign en mars pour mettre en danger la santé des ouvriers bangladais via la pratique du sablage des jeans.

Gap et H&M ne sont pas les seuls à peaufiner leur image sur ce thème. L’autre géant mondial de l’habillement, Inditex (Zara), annonçait fin juin exclure 92 sous-traitants de son réseau de 1 500 fournisseurs. Ces entreprises ne respectaient pas le code de conduite de la marque. Difficile de ne pas y voir la conséquence d’une affaire de travail forcée mise à jour un an plus tôt par la police brésilienne. Avec des répercussions souvent négatives sur l'image.

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