La consommation en panne en Europe en 2012

Auteur :

Matthieu Guinebault

Publié le
28 févr. 2013

Après une année 2011 chaotique, Eurelia dévoile le bilan d’une année atone pour 90 de ses enseignes adhérentes dans huit pays d’Europe. Le Portugal et l’Espagne terminent l’année sur une profonde crise de la consommation, malgré quelques signes d’espoir.

Après être parvenu à relativement résister en 2011, l’Espagne fut en 2012 durement touchée par les contractions de salaire, l’augmentation de l’épargne, et surtout la hausse de la TVA. Même le nord du pays, jusque-là relativement épargné, est désormais touché. Ce qui aboutit sur l’année à un fort recul de la fréquentation des centres commerciaux. D’autant que les enseignes auraient constaté un impact des nouvelles ouvertures sur les chiffres des unités en place, posant une fois de plus la question de la gestion du parc national. Les enseignes entendent maintenir cette année le rythme d’ouvertures adopté l’an passé, en marge de restructurations et renégociations de loyers. Mais aucun mieux ne semble espéré pour 2013.

Egalement durement touché, le Portugal peut pour sa part se satisfaire d’un second semestre porteur d’amélioration pour les enseignes. Tendance que viendraient confirmer les résultats de janvier 2013, avec notamment une stabilisation de la chute de la fréquentation des centres commerciaux. Les enseignes terminent néanmoins l’année sur un recul de 6,5% de leur activité en comparaison de 2011. Soit le plus mauvais score du classement d’Eurelia.

La Pologne et l’Italie sont les pays à s’en sortir le mieux, affichant pour 2012 des résultats stables. Un bilan qui aurait pu être positif pour la Pologne si le pays n’avait pas été victime d’une forte contraction des dépenses sur le dernier trimestre. Pour les enseignes, il y a là le présage d’une année 2013 maussade pour la consommation, alors que le chômage augmente parmi une population endettée.

En Italie, le bilan stable n’empêche pas certains spécialistes d’y voir la "pire année depuis la guerre". Et malgré une bonne fin d’année, la botte a débuté l’année 2013 dans la crainte d’un "scénario espagnol" qui entame la consommation des ménages.

La France et la Belgique affichent toutes deux un recul d’environ 1%. Après son encourageant premier trimestre, l’Hexagone a connu un recul des ventes sur les mois suivants. Le commerce spécialisé n’a ainsi toujours pas renoué avec ses niveaux d’activité de l’avant-crise, en 2009. La Belgique, en dépit de bons mois de novembre et décembre, n’aura pu de son côté compenser le manque à gagner. Mais la stabilité constatée sur ce marché "ralenti" pourrait présager un tassement plus accentué en 2013.

Avec un recul de 2%, l’Allemagne n’a pu maintenir ses bons résultats du premier semestre sur une seconde partie de l’année plus difficile, notamment sur les derniers mois. Des résultats qui s’inscrivent dans un recul généralisé des niveaux de consommation. A l’inverse, la Suisse à connu un deuxième semestre meilleur que le premier, peut-être soutenu par l’instauration de taux de changes bloqués pour limiter l’évasion commerciale vers la France. Mais cette légère amélioration suite à 2011 ne permet pas au pays de renouer avec les niveaux de 2010.

La fédération européenne d’enseignes Eurelia rassemble notamment les enseignes Fosco, Oro Vivo, Intersport, Sephora, Fnac, Général d'Optique, Kiwoko, Cinesa, Claire’s, Etam lingerie, Ale-Hop ou encore Jysk.