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23 févr. 2007
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La consommation française des ménages bondit de 1,2 % en janvier

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AFP
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23 févr. 2007

PARIS (AFP) - La consommation des ménages français a connu une nouvelle flambée en janvier, alimentée par les gros rabais consentis pendant les soldes, mais reflétant aussi une tendance de fond qui a pour effet de creuser le déficit commercial.


Une femme fait du shopping dans une boutique de prêt-à-porter
Photo : Frederic J. Brown/AFP

La consommation des ménages en produits manufacturés "n'en finit plus de surprendre à la hausse", note Mathieu Kaiser, analyste chez BNP Paribas. Elle a bondi de 1,2 % en janvier, prenant à revers les analystes qui s'attendaient à une baisse de 0,1 % après les fortes hausses enregistrées tout au long du dernier trimestre 2006.

Entre janvier 2006 et janvier 2007, la consommation en produits manufacturés a augmenté de 7,1 %, soit le "meilleur résultat depuis février 2000, à une époque où la croissance économique caracolait à 4 %, bien loin des 2 % enregistrés l'année dernière", s'étonne Alexander Law, du cabinet d'études sectorielles Xerfi.

Pour lui, il faut "se rendre à l'évidence: la vigueur de la consommation des ménages est une donnée structurelle de l'économie française", même si, pour le mois de janvier, il faut y ajouter un effet soldes.

Les ventes de textile et de cuir ont en effet accéléré, "sans doute grâce aux rabais plus importants que d'habitude accordés par les commerçants en raison de la douceur du climat", explique Mathieu Kaiser.

Mais ce sont les dépenses de biens d'équipement du logement qui sont les plus vigoureuses : par rapport à janvier dernier, elles ont augmenté de 26,3 %, grâce à "des baisses de prix toujours très significatives dans l'électronique grand public", souligne Nicolas Bouzou, du cabinet Asterès.

Des dépenses qui en entraînent d'autres : ainsi, explique Alexander Law, l'achat d'un écran plat peut amener à s'abonner à des services de télévision, à enchaîner avec un décodeur, etc...

Mais, malgré le désir de consommer, il faut faire des choix, poursuit cet économiste, qui en désigne la victime : l'automobile. C'est en effet le seul secteur qui enregistre une baisse en janvier (- 1,4 %) et sur un an (- 0,6 %).

A cette exception près, pourquoi les Français pratiquent-ils ce que Nicolas Bouzou appelle "la fuite dans la dépense" ?

D'une part parce que le dynamisme de la construction pousse les foyers à s'équiper, mais aussi en raison "du mini-baby boom" que connaît la France, explique Marc Touati (Association pour la connaissance et le dynamisme économique).

Nicolas Bouzou y voit plutôt l'effet d'un pouvoir d'achat en hausse, favorisé par le recul du taux de chômage et celui des cours du pétrole. Il en veut pour preuve le ralentissement du marché du crédit à la consommation en décembre.

D'ailleurs, selon lui, "les chiffres de la consommation pour janvier montrent l'ineptie des mesures qui visent à relancer artificiellement le pouvoir d'achat pour doper la consommation, laquelle n'en a absolument pas besoin". Ce qui l'inquiète, c'est bien plutôt que "les entreprises françaises ne parviennent pas à répondre à la demande".

Résultat: cette hausse de la consommation, aidée par l'euro fort, se traduit dans le déficit de la balance commerciale. "Lorsque les Français dépensent 100 euros, on en dénombre 40 de produits importés", résume Marc Touati.

"La principale question, c'est comment réussir à transmettre la croissance de la consommation à la production industrielle française", s'inquiète Mathilde Lemoine (HSBC), qui rappelle que "depuis 2004, la production nationale n'a répondu qu'à 20 % de la hausse de la demande de biens manufacturés, contre 60 % dans les années 90".

Par Céline LOUBETTE

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