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La crise de la consommation, une chance inespérée pour le discount textile

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AFP
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18 oct. 2008

PARIS, 18 oct 2008 (AFP) - Les enseignes de discount textile, très peu développées en France par rapport à l'Allemagne ou la Grande-Bretagne, ont une carte à jouer dans la morosité ambiante, et alors que le prêt-à-porter fait face à sa pire crise depuis les années 1990, selon des experts.



Après trois années d'euphorie qui se sont traduites par des progressions moyennes annuelles de chiffre d'affaires supérieures à 2 %, les magasins de prêt-à-porter font face à un retournement de situation.

Carburant cher, flambée des prix des produits alimentaires ont entraîné des arbitrages en sa défaveur. Les ventes ne cessent de baisser depuis mars.

La consommation d'articles d'habillement et chaussures a ainsi reculé de 2,7 % en valeur sur les huit premiers mois de l'année, par rapport à la même période en 2007, indique l'Institut français de la mode (IFM). Il s'agit de la pire performance depuis la précédente crise financière et immobilière (1993-1994).

Rien qu'en août, les ventes des enseignes de l'habillement ont dégringolé de 10,3 %, par rapport au même mois en 2007.

"Toutes les catégories socio-professionnelles sont touchées par ces arbitrages, et plus particulièrement les familles avec enfants situées en périphérie des grandes villes", souligne Evelyne Chaballier, directrice des études à l'IFM.

"Avec la crise financière, les personnes aisées vont aussi arrêter de consommer" de l'habillement, prédit-elle.

"Il existe une fenêtre de tir pour les stratégies à bas prix alors que le pouvoir d'achat se dégrade, que la sensibilité au prix du consommateur s'exacerbe et que les concepts de hard discount textile représentent encore une part marginale des ventes de prêt-à-porter", indique de son côté Delphine David, experte du secteur textile au cabinet d'études Precepta.

La chaîne à prix cassé Vet'Affaires a déjà annoncé mercredi un chiffre d'affaires en hausse de 1,6 % au troisième trimestre, soulignant que ses ventes ont été "un succès" lors de la rentrée scolaire, une déclaration à contre-courant des indications des fédérations de prêt-à-porter moyen de gamme.

"La croissance du trafic sur la première quinzaine d'octobre continue à valider la pertinence du concept (discount) face aux attentes des consommateurs", ajoute Vet'Affaires.

Mais ces enseignes (Vet'affaires, Tati, Fabio Lucci) ne représentent que 1,8 % de part de marché en France, contre 10 % en Allemagne et 12 % en Grande-Bretagne, selon l'IFM.

Aussi "de la même manière qu'on a vu arriver le hard-discount alimentaire, on verra arriver en France les distributeurs discounts, notamment britanniques ou allemands. En période de crise, il faut une offre discount", souligne Mme Chaballier.

La grande distribution alimentaire avait subi une révolution en France à la fin des années 1980, avec la venue des enseignes allemandes de discompte Aldi et Lidl.

Parmi les magasins de prêt-à-porter discount qui pourraient investir le marché français figurent les groupes Primark, Peacocks ou T.K.Maxx, très populaires en Grande-Bretagne, mais aussi les Allemands Adler, Takko ou Kik, selon Mme Chaballier.

Véritables machines de guerre pesant des centaines de millions d'euros de chiffre d'affaires annuel (à comparer à 94 millions pour Vet'Affaires), ces chaînes visent toutes les classes sociales.

"L'offre discount n'est pas juste destinée aux familles en difficulté, mais aussi au fashionistas, qui achètent un tee-shirt très mode peu cher pour pouvoir s'offrir une paire de chaussure onéreuse", indique Mme Chaballier.

Par Bertille OSSEY-WOISARD

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