PARIS, 11 mai 2009 (AFP) - La société de capital-investissement Axa Private Equity a cédé lundi 11 mai la cristallerie lorraine Daum à la holding de l'homme d'affaires Prosper Amouyal, la Financière Saint-Germain, qui détient déjà la manufacture Haviland et la moitié de Lalique, selon un communiqué de la holding.

Créations du sculpteur Sylvie Mangaud Lasseigne pour Daum

Les termes financiers de l'accord n'ont pas été rendus publics.

Les deux syndicats de la verrerie fondée en 1878 et possédée depuis 2000 par Axa Private Equity, la CFE-CGC et la CFDT, ont voté en faveur du projet de cession lors d'un comité d'entreprise mercredi dernier, tout en se disant vigilants sur la question de l'emploi.

C'est la "seule alternative possible à la pérennité de Daum", qui avait déposé le bilan en septembre 2003, estime la CFE-CGC dans un communiqué.

La holding familiale de M. Amouyal "s'engage à maintenir le site industriel de Vannes-le-Châtel (Meurthe-et-Moselle) et à y investir au cours des années 2009/2010", indique-t-elle dans son communiqué.

La cristallerie Daum emploie environ 110 salariés sur le site de production lorrain, une vingtaine sur le site de création et d'industrialisation à Nancy, et une trentaine au siège à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine).

Fondé il y a 130 ans, Daum continue d'être dirigé par Sophie Le Tanneur, arrivée à la tête de la cristallerie au milieu des années 2000 pour redresser l'entreprise qui avait déposé le bilan en 2003. Le groupe a retrouvé l'équilibre en se concentrant sur les objets d'art en cristal plutôt que sur les bijoux et les arts de la table.

Mais face à la crise économique, qui pèse sur les ventes, un plan de chômage partiel a été élaboré pour la production, qui doit être mis en oeuvre dans les prochains jours, selon la CFE-CGC.

La Financière Saint-Germain détient déjà la manufacture de porcelaine Haviland, les cristalleries royales de Champagne à Bayel (Aube), l'orfèvre Félix à Portet-sur-Garonne (Haute-Garonne) et 49,2 % de la cristallerie Lalique, acquis en 2008.

L'ensemble de ces marques constitue "un nouveau groupe de luxe dans l'art de vivre de plus de 100 millions d'euros" de chiffre d'affaires. Assurant que "chacune des usines a son propre savoir-faire", Prosper Amouyal, cité dans le communiqué, insiste sur le développement d'"un réseau de distribution".

Son objectif est d'offrir les différentes marques du groupe dans de mêmes boutiques. Une première boutique Haviland-Lalique a déjà été ouverte à Londres et une autre doit ouvrir "prochainement" à New York, indique La Financière Saint-Germain.