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20 sept. 2010
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La designer Jiang Qionger, à la tête du "Hermès chinois"

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20 sept. 2010

SHANGHAI, 16 sept 2010 (AFP) - Cheveux tirés en arrière, toute de noire vêtue, Jiang Qionger est l'incarnation d'un certain chic asiatique. La nouvelle directrice artistique de Shang Xia, le "Hermès chinois" lancé jeudi à Shanghai, n'a qu'un rêve: faire revivre l'artisanat chinois haut de gamme.

Hermès
Jiang Quionger, directrice artistique de Shang Xia, la nouvelle marque d'Hermès lancée à Shanghai

Cette passion pour les arts traditionnels s'explique par l'immersion de Jiang, dès l'enfance, dans la culture chinoise. Son grand-père Jiang Xuanyi était peintre et avait puisé au Japon, où il avait passé six ans, influences et techniques.

Quant à son père architecte, Xing Tonghe, il a bâti sa renommée en signant le Musée de Shanghai. En plein centre de la métropole de l'Est chinois, sur la place du Peuple, le bâtiment rond regroupe les principales collections de la ville, en matière d'arts traditionnels, des bronzes au jade en passant par le céladon.

Cet héritage familial, Jiang Qionger le revendique jusque dans le catalogue de Shang Xia, boutique officiellement inaugurée jeudi à Shanghai, dans lequel le photographe Paolo Reversi a immortalisé sa grand-mère et sa mère dans des cachemires et feutres de la marque.

Un contexte familial qui a très tôt fait de la jeune femme un dépositaire de l'art chinois. La Shanghaienne, jeune maman trentenaire, aime raconter qu'elle a commencé à peindre dès l'âge de deux ans. A l'adolescence, elle bénéficie du patronage d'artistes reconnus comme Cheng Shifa, qui lui a enseigné la peinture traditionnelle chinoise, et Han Tianhong, la calligraphie.

Un savoir qui a sans doute participé à sa fascination pour le monde artisan, qu'elle a retrouvé ces dernières années pour le projet d'Hermès. "C'est étonnant le magnétisme qu'elle a pour pousser ces artisans à se dépasser", explique Paolo Reversi, qui a visité beaucoup d'ateliers avec la créatrice artistique.

Son passage aux Arts Décoratifs de Paris entre 2001 et 2004, après sa formation en design à la prestigieuse université de Tongji, à Shanghai, lui donne l'occasion de prendre son envol. "J'y ai acquis une certaine liberté spirituelle", assure-t-elle à l'AFP dans un français parfait.

A son retour en Chine, elle réalise l'inépuisable source d'inspiration que peut lui procurer sa double culture artistique. Elle crée alors sa propre galerie Number D, lieu de rencontre entre l'Est et l'Ouest.

Situé sur les rives de la petite rivière Suzhou, ce loft galerie lui offre à la fois un lieu de créations, où elle se consacre à ses peintures, meubles et bijoux, en même temps qu'un lieu d'exposition, où se mêlent meubles anciens chinois et oeuvres contemporaines.

Sa notoriété grandit. Elle expose en France, en Grande-Bretagne, en Suisse et aux Etats-Unis. En 2006, elle emmène la première délégation chinoise à la Biennale internationale du design de Saint-Etienne.

Et c'est la même année que le directeur de Hermès en Chine l'invite, en sa qualité d'artiste, à revisiter les vitrines des boutiques de la marque sur le territoire chinois.

A peine un an plus tard, elle rencontre Patrick Thomas, PDG de l'enseigne, au cours d'un dîner. Il cherche quelqu'un pour créer le "Hermès chinois", elle réfléchit à un projet haut de gamme chinois.

Le "coup de foudre", comme le qualifie lui-même le dirigeant, est immédiat. Elle ferme sa galerie la même année et se consacre à plein temps au projet Shang Xia.

Aujourd'hui, elle veut voir ce bébé grandir. Face à la frénésie shanghaienne, elle se donne tout le temps pour redonner le goût de l'artisanat aux jeunes chinois, avec ses nouveaux objets nés d'une rencontre de plus : celle de l'ancien et du moderne, de l'art traditionnel et du design.Par Julie DESNE

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