ROME, 6 déc 2010 (AFP) - Santo Versace, le patron du groupe de mode homonyme, a rejeté comme "absolument fausses" les déclarations de deux repentis de la mafia, reprises dans un livre, évoquant des liens entre son frère, le couturier Gianni Versace tué en 1997 à Miami, et la mafia calabraise.

Toute personne qui parle de la 'Ndrangheta, la mafia calabraise, en relation avec Gianni Versace "est indigne d'exister. Ce ne sont que des mensonges", a déclaré Santo Versace lundi, selon les extraits d'une interview qui devait être diffusée sur la chaîne de télévision privée Canale 5.

M. Versace a qualifié de "montagne de choses fausses, d'inventions", l'affirmation des repentis cités dans un livre du journaliste Gianluigi Nuzzi publié début décembre en Italie, selon lesquels Gianni Versace aurait été assassiné pour un problème de dettes non remboursées à la 'Ndrangheta.

Des créations de la collection Versace présentées le 19 juin 2010 à Milan. Photo : AFP

"La société Gianni Versace n'a jamais blanchi d'argent sale, ni fait du trafic de drogue. Tout le monde le sait, c'est évident, le monde entier nous connaît", a expliqué Santo Versace, en soulignant que dans les années évoquées par le livre, le groupe "a dégagé des bénéfices incroyables de centaines de milliards et a payé des centaines de milliards d'impôts".

M. Versace a expliqué avoir voulu répondre à une interview d'un des deux repentis diffusée le 2 décembre par Canale 5 "parce que Gianni Versace ne peut pas raconter sa version des faits, ni répondre", jugeant "honteux qu'on parle d'une personne morte il y a 15 ans".

Le patron du groupe Versace a souligné que l'un des repentis avait été condamné pour "calomnie" et que l'autre n'avait jamais parlé de quoi que ce soit jusqu'à présent et s'est demandé: "pourquoi tout cela sort maintenant".

Santo Versace a annoncé des poursuites judiciaires contre "toute personne qui fera des affirmations fausses".

Versace, tué par un meurtrier en série à proximité de sa résidence de Miami, en Floride, n'a jamais fait l'objet d'enquêtes ou d'accusations pour d'éventuels liens avec la mafia.

Ce designer, né en Calabre, région considérée comme le fief de la 'Ndrangheta, avait commencé à dessiner très jeune aux côtés de sa mère, couturière, avant de partir pour Milan et de créer une marque de vêtements, accessoires et parfums de renommée internationale.ROME, 6 déc 2010 (AFP)