Publicités
Publié le
19 févr. 2013
Temps de lecture
2 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

La jeune création à Londres, un enjeu politique

Publié le
19 févr. 2013

Les présentations automne-hiver 2013-2014 de Londres ont accéléré le pas, calées entre New York et Milan et portées par l'enthousiasme accru des autorités locales, des médias et des acheteurs internationaux qui ne font plus l’impasse sur l’étape.

Louise Gray automne-hiver 2013-2014 (photo PixelFormula)


Dès l’inauguration officielle vendredi dernier, les mots de Natalie Massenet ne manquaient pas de persuasion : "La mode britannique n’a jamais été aussi mondialement reconnue, a salué l’héroïne du e-commerce de luxe nommée cette année chairman du British Fashion Council. Il n’existe pas une boutique ou une publication de mode qui ne regarde vers Londres pour se mettre à jour", a-t-elle déclaré. Sa mission pour la mode britannique semble très claire : "Nous voulons guider et non suivre, nous allons définir nos propres règles et entrerons dans une ère de renouveau des affaires, d’innovation et surtout, de confiance en nous"… Le British Fashion Council, qui invite la presse internationale, les acheteurs et de plus en plus de jeunes marques émergentes non-britanniques à profiter de l’écho grandissant de Londres, a la particularité d’être une institution gouvernementale, donc politique. Côté presse, la présence de membres du magazine Vogue US et de Style.com revêt par ailleurs une dimension affective, l’essentiel des rédactrices et journalistes de ces médias leaders étant eux-mêmes britanniques, Anna Wintour et Tim Blanks en tête.

Simone Rocha automne-hiver 2013-2014 (photo PixelFormula)


Le style des collections londoniennes se montre de plus en plus réaliste, comme si le sérieux revendiqué par les autorités impactait déjà les cerveaux créatifs, extravagants par tradition. La nouvelle garde célébrée par la presse mode – J.W. Anderson, Michael Van der Ham, Sister By Sibling, Simone Rocha, etc. – a privilégié des propositions s’adressant à une clientèle plus large qu’à l’accoutumée. Même les stars confirmées – Katrantzou, Pilotto, Saunders ou Erdem – poursuivent cette saison leur trajectoire hors-cadre et expérimentale sans oublier de plaire à un plus large spectre de clientes. Si, chez la turbulente Louise Gray, des rouleaux de papiers toilette parsèment les looks d'une collection jubilatoire baptisée "Hey Crazy", les vêtements s'avèrent tout ce qu'il y a de plus sérieux et commercialement séduisants.

La palme du défilé le plus applaudi revient sans conteste à Christopher Kane fraîchement racheté par PPR. Sa collection riche de 60 silhouettes ultra désirables a conquis le cœur de Salma Hayek présente au premier rang, et a vraisemblablement conforté François-Henri Pinault dans son investissement. Au point de laisser Christopher Kane défiler sur Londres à tout jamais? Pas si sûr, à en croire les derniers bruits de couloirs. Si tel était le cas, il s’agirait de la première marque londonienne soutenue par PPR à ne pas défiler à Paris, Stella McCartney et Alexander McQueen faisant foi.

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 FashionNetwork.com