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10 févr. 2020
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La maille, grande épargnée du climat frileux actuel

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10 févr. 2020

Le succès de la maille ne tient pas qu’à un fil. Si la qualité du fil est fondamentale, le savoir-faire nécessaire pour tricoter les pulls permet de compléter le cahier des charges a minima. Ensuite vient le style, l’allure, le parti pris de chaque label, comme le confirment diverses marques rencontrées sur les salons de mode masculine qui se sont tenus mi-janvier à Paris.


Le message d'Heimat : "Gardez la tête froide et votre corps au chaud" - DR


Sur Welcome Edition, désormais salon, le premier espace accueillait, près de l’entrée, le petit stand de Patapaca. Cette marque lancée par Jeremy Balkin, polyglotte basé à Londres, présentait sa deuxième collection de chaussettes colorées fabriquées au Pérou avec de l’alpaga local. Il en a profité pour tester ses premiers bonnets. Au deuxième jour du salon, il annonçait une quinzaine de revendeurs, chiffre qu’il comptait bien développer avec ses différents contacts.

A quelques mètres, le label allemand Heimat mettait en avant ses gros pulls à col rond ou V en laine vierge fabriqués en Allemagne. Fondée en 2017 par Christian Hofmann, la marque, dont le mot d’ordre "Qualitätsprodukte" (produits de qualité) apparaît en sous-titre, a déjà séduit une quarantaine de clients. Certains acheteurs japonais ne manquaient pas de s’y arrêter.


Le sens du détail chez Cabane - DR


Toujours dans ce premier showroom, Alix Briffaud accueillait ses clients et de nouveaux contacts venus découvrir les pulls et quelques écharpes et bonnets de sa marque Cabane. Ici aussi, la fabrication artisanale et locale fait partie des fondamentaux puisque les produits sont fabriqués à Roanne, tandis que Saint-Etienne sert de port d’attache pour la création.

"A l’origine, il y a six ans, la collection était mixte, puis elle s’est recentrée sur l’homme, plus simple à appréhender. Les hommes aiment les belles matières alors que dans la femme, on doit toujours courir après les tendances. Je privilégie la laine mérinos pour sa qualité à un prix relativement accessible et j’utilise un peu de cachemire."

Au démarrage du salon, elle comptait une trentaine de clients, en grande majorité en France et deux à Tokyo.


Couleurs vitaminées chez Castart - DR


Non loin de ce stand, des portants déployaient la collection de la griffe masculine belge Castart, montée par Dries et Michiel Somers aux côtés de leur styliste Diego Boonen. "Nos parents avaient la marque Thelma et Louise durant dix ans. Grâce à eux, nous avons gagné du temps pour le sourcing. Nous faisons fabriquer nos pulls en Italie et en Chine et les accessoires en Écosse ", précise Dries Somers.

Castart mise sur une fourchette de prix publics entre 110 et 149 euros pour les modèles en alpaga et en laine mérinos. Le style joue sur les couleurs, vives ou mélangées, et sur une inspiration sportswear qui rappelle le molleton des sweats. Castart a déjà ouvert un premier magasin à Anvers à la fin de l’année dernière, qui diffuse sa marque et une offre multimarque. "C’est idéal pour avoir le contact, des échanges avec les clients sur nos collections."

Des marques historiques toujours très appréciées



Sur le rendez-vous Man, deux acteurs parmi les valeurs sûres de la maille française, Armor Lux et le Mont Saint-Michel, ont terminé cette édition hivernale par un bilan positif et enthousiaste, loin d’une certaine morosité ambiante dans le secteur. A l’Hôtel d’Evreux, le fabricant de maille Dehen basé à Portland avait sélectionné des pièces de sa ligne Dehen 1920, qui mélange une influence rétro aux tendances plus contemporaines.

Cette marque américaine est née en 1920. Elle s’est notamment illustrée en produisant des teddys pour les campus nord-américains. Ces derniers mois, elle a collaboré, entre autres, avec Adidas, Nike et J.Crew. Sa cinquantaine de clients dans le monde, dont deux en France, apprécient ses pulls et ses vestes en maille, de même que ses blousons en coton ciré.


Composition fabriquée au Pérou d'Aymara - DR


Enfin, au Pavillon Cambon, sur Man/ Woman, Aymara dévoilait sa collection. Depuis trois ans, une ligne masculine est venue compléter la collection féminine lancée il y a dix ans. A sa tête, un couple belgo-péruvien, Sven Van Gucht et Yannina Esquivias, qui s’est associé à la famille de Yannina pour monter un atelier de maille au Pérou afin de démarrer l’aventure Aymara.

"Nous disposons d’une centaine de clients pour la femme, dont une quarantaine aux Etats-Unis, qui restent un excellent marché, et d'une trentaine pour l’homme. Je pense que présenter la femme en même temps que l’homme répond vraiment à un besoin des acheteurs", note Sven Van Gucht.

Chez eux, la main est telle, douce et moelleuse, qu’elle rapproche ces pulls d’un doudou pour adulte. Des objets transitionnels déclinés dans une gamme de couleurs large et subtile.
 

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