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10 déc. 2009
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La maison Christian Lacroix reste sans offre de reprise concrète

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Reuters
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10 déc. 2009

PARIS (Reuters) - La maison de couture Christian Lacroix reste sans offre de reprise concrète, dix jours après la validation de son plan de redressement et alors que les pouvoirs publics redoublent d'efforts pour préserver l'intégrité de la société.

Christian Lacroix
Christian Lacroix - Photo : Pierre Verdy/AFP

Après six mois de rebondissements et d'incertitudes, le tribunal de commerce de Paris a validé, le 1er décembre, le plan de continuation des propriétaires du groupe, prévoyant la cessation des activités de haute couture et de prêt-à-porter et passant par le licenciement de la quasi-totalité de ses salariés d'ici à la fin décembre.

Cependant, à l'issue du jugement motivé par le manque de garanties financières des repreneurs potentiels - le cheikh Hassan ben Ali al Naimi et le cabinet Bernard Krief Consultants (BKC) - les responsables de la maison de couture avaient laissé entendre que cette décision judiciaire ne scellait pas pour autant l'avenir du groupe.

Mais à ce jour, aucun des repreneurs ne s'est manifesté.

"Je suis réaliste. Je ne veux pas faire de pronostic. Nous restons ouverts, mais, pour l'instant, nous n'avons rien de concret", a déclaré jeudi à Reuters Nicolas Topiol, PDG de Christian Lacroix.

En raison de la crise financière à Dubaï, les pouvoirs publics ont quant à eux activé le réseau diplomatique français des Emirats arabes unis "afin d'alerter le cheikh sur l'urgence de la situation".

LA POSITION DU CHEIKH "RESTE INCHANGÉE"

Le couturier Christian Lacroix a été reçu dans la matinée par le ministre de l'Industrie Christian Estrosi, qui lui a renouvelé son soutien et assuré "tout mettre en oeuvre pour faire comprendre au cheikh d'Ajman que les délais sont très réduits", a-t-on indiqué dans l'entourage du ministre.

"Selon nos informations, la position du cheikh n'a pas changé et tout laisse penser qu'il travaille activement au déblocage des fonds nécessaires", a-t-on ajouté.
L'offre émiratie, qui avait fait l'objet d'un accord avec le groupe Falic, propriétaire de la maison Lacroix, ainsi qu'avec le couturier lui-même, était jugée de loin la plus satisfaisante par toutes les parties.

"Il leur faut du temps pour débloquer les fonds", a-t-on indiqué au ministère, tout en reconnaissant que "la crise financière de Dubaï n'a probablement pas facilité les choses".
Concernant BKC, certains doutent des capacités financières du cabinet de conseil, déjà en difficulté pour le rachat d'Heuliez.

Sauf reprise, Christian Lacroix ne conserverait qu'une quinzaine de salariés pour exploiter, sous licence, les parfums et les accessoires de la marque.

Structurellement déficitaire, la maison de couture, créée en 1987 avec le soutien de LVMH puis vendue en 2005 au groupe Falic, n'est jamais parvenue à s'appuyer sur une haute couture - pourtant très admirée - pour développer un prêt-à-porter et des accessoires capables de rentabiliser l'entreprise.

Le couturier, artiste de la couleur, s'était rendu célèbre par ses collections inspirées par la tauromachie et la Camargue, dont il est originaire. Il avait vendu son nom au groupe LVMH lorsque ce dernier avait décidé de le soutenir.

La société a accusé une perte de 10 millions d'euros en 2008, sur un chiffre d'affaires de 30 millions.

Edité par Dominique Rodriguez

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