Auteur :
Olivier Guyot
Olivier Guyot
Publié le
20 sept. 2011
20 sept. 2011
La mode et le textile italiens face à l'austérité
Auteur :
Olivier Guyot
Olivier Guyot
Publié le
20 sept. 2011
20 sept. 2011
Les plans d’austérité n’y font rien. Après la Grèce, l’Italie se trouve dans le viseur des agences de notation malgré le plan de 54,2 milliards d’euros adopté mercredi dernier par le Parlement. Celui-ci devait permettre de réduire la dette du pays (120% du PIB) et donner le change aux détracteurs. Mais depuis trois mois, le pays subit les griefs des marchés. Si bien que lundi soir l’une des trois agences de notation de référence, Standard & Poor’s, a annoncé abaisser la note de la dette à long terme de A+ à A et celle de la dette à court terme de A-1+ à A-1.
Défilé Dolce&Gabbana Printemps-Été 2012 - Photo AFP |
L’agence, qui précise que la perspective de ces notes est négative, et pourrait donc encore baisser prochainement, explique son choix par « l’affaiblissement des perspectives de croissance de l’Italie » et « la fragilité de la coalition au pouvoir et les divergences politiques au parlement ». Le contexte est donc morose pour l’économie italienne alors que Milan accueille sa fashion week. Avant même cette annonce et le plan d’austérité, le pays connaissait un ralentissement de son activité.
Pourtant dans l’univers de la mode et du textile, le rebond s’était révélé encourageant après une année 2009 catastrophique qui avait vu la facturation du secteur chuter de 15,4% par rapport à 2008. Sur 2010, le secteur enregistrait une croissance de 7,2% à près de 50 milliards d’euros avec un export en plein essor (+10,4% par rapport à 2009) porté par ses marchés phares : la France (+13,2%), l’Allemagne (+12,7%) et l’Espagne (+8,1%). Mais aussi Hong-Kong (+33,8%) . Une tendance favorable qui s’est confirmée sur le premier trimestre 2011. Selon les chiffres de Sistema Moda Italia, la facturation progressait de plus de 5%, avec des performances dans l’amont de la filière.
Mais cette dynamique, avec une balance commerciale positive sur le secteur, s’avérait une nouvelle fois portée par l’international. La consommation des familles italiennes, elle, apparaissait déjà comme un voyant virant au rouge. En l'occurence, les décisions imposant la rigueur plutôt qu’un soutien de la consommation n’ont pas allégé cette donne.
En revanche, l'attrait pour le savoir-faire italien et ses marques ne se dément pas à l’international, comme le souligne Raffaello Napoleone, l’administrateur délégué du Pitti Imagine qui rappelle l’intérêt grandissant que suscitent les salons italiens comme les sessions du Pitti ou du Milano Unica.
Pour autant, les industriels du secteur qui s’appuient sur le volet export vont peut être se trouver confrontés à de nouveaux obstacles. L’Espagne, troisième pays importateur des textile et mode italiens, et dans une très moindre mesure la France, son premier client, ne sont pas très éloignées des foudres des marchés concernant les dettes souveraines.
De plus, dans le tourbillon des restructurations et réorganisation les dirigeants italiens ont supprimé, le 15 juillet, l’Institut National pour le commerce extérieur. « Cela va gêner des PME du secteur qui avaient donné des confirmations pour des salons à l’international en étant soutenues par l’organisme, souligne Raffaello Napoleone. Ce point va être pris en charge par des ministères, mais il sera moins souple que l’organisme ».
Une situation qui incite le dirigeant à espérer « un fort travail en commun des gouvernements européens dans les prochains mois afin de dépasser les difficultés liées à la crise des dettes souveraines ». Ceux-ci devront en effet agir vite : après Standard and Poor’s, la note de l’Italie pourrait aussi être abaissée par Moody’s en octobre.
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