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4 oct. 2016
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La mode française pèse 150 milliards d’euros

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4 oct. 2016

Pour la première fois de leur histoire, les institutions de la mode française dressent un état des lieux chiffré sur l’ensemble du secteur.

La Fédération française de la couture et du prêt-à-porter des couturiers et la Fédération française du prêt à porter féminin ont présenté mardi à Paris un rapport inédit sur les chiffres clés de la mode et de son économie.

De gauche à droite, Franck Delpal (IFM), Pierre-François Le Louët, Ralph Toledano, Dominique Jacomet (IFM), Pascal Morand - Pascal Montary


Selon cette étude, réalisée par l'Institut français de la mode (IFM), s’appuyant sur les données publiées par l’Insee et par les entreprises, l’industrie de la mode française pèse 150 milliards d’euros, dont 33 milliards à l’export. Une donnée qui couvre les secteurs textile et vêtements (67 milliards d’euros), chaussures et maroquinerie (22 milliards), horlogerie, bijouterie et joaillerie (8 milliards), optique (9 milliards) ainsi que parfums et cosmétiques (44 milliards).

« C’est un chiffre impressionnant, qui est très sous-évalué par rapport à l’ensemble de l’activité, car il ne prend en compte qu’un périmètre limité », souligne Ralph Toledano, président de la Fédération française de la couture. Ces 150 milliards correspondent en effet au chiffre d’affaires de l’activité de toutes les entreprises de la filière mode et luxe enregistrées en France, en excluant les revenus réalisés par leurs filiales étrangères.

« Nous avons voulu délimiter le véritable périmètre de la mode, ce qui n’avait jamais été fait auparavant, avec une vision horizontale prenant en compte toutes les catégories de produits, qui n’étaient généralement pas réunies, et une approche verticale avec les différents types d’activités comprenant les ventes à la sortie d’usine, au détail et en gros de l’ensemble des acteurs, des griffes aux marques moyen de gamme, en passant par les distributeurs », explique Dominique Jacomet, directeur général et président de l'IFM.

« Ce chiffre représente 1,7 % du PIB français, avec 36 milliards d'euros de valeur ajoutée. Les industries françaises de l’automobile et de l’aéronautique arrivent loin derrière, représentant respectivement 0,7 % et 0,5 % du PIB », poursuit-il.

« Si l’on tient compte des activités induites par la mode, telles les prestations confiées à des tiers comme la communication, la publicité, etc., le poids de l’industrie représente alors 2,7 % du PIB avec une valeur ajoutée s’élevant à 67 milliards d’euros », précise Franck Delpal, économiste à l’IFM, ayant travaillé lui aussi à cette étude.

« Lorsque je suis à l’étranger, on ne me parle pas d’Airbus ou d’Areva ! Mais de Chanel et Dior. C’est la mode qui est la locomotive de toutes ces activités. Sans la mode et le design, le reste n’existerait pas », commente Ralph Toledano.

Le secteur de la mode en France emploie directement 580 000 personnes, qui montent à 1 million d'emplois indirects si l'on tient compte des sous-traitants.

Autre donnée intéressante, celle du chiffre d’affaires total réalisé cette fois par les 80 principales entreprises de mode française ou étrangères à capitaux français.

Les chercheurs de l’IFM ont par ailleurs voulu quantifier le poids des Fashion Week parisiennes, soit six rendez-vous par an entre mode homme, prêt-à-porter et couture. Sur un an, ces manifestations clés pour le secteur, qui réunissent défilés, présentations dans les showrooms et dans les salons, génèrent 10,3 milliards de transactions commerciales et représentent 1,2 milliard d’euros de retombées économiques.

Au total, les Semaine de la mode parisiennes affichent plus de 300 défilés par an figurant au calendrier officiel, dont 50 % de marques étrangères contre 13 % à Milan, 5 % à Londres et 9 % à New York. Elles accueillent, en parallèle des shows, 27 salons professionnels, soit plus de 14 000 exposants, dont 75 % de marques étrangères.

Paris confirme ainsi sa position de leader sur le marché de la mode en ce qui concerne le business. En revanche, du point de vue des ventes au détail dans l’habillement, avec 36 millions d’euros générés sur les huit premiers mois de l’année, la France est encore en difficulté, avec un recul de 1,8 %.

Même si, comme le souligne le président de la Fédération française du prêt à porter féminin, Pierre-François Le Louët, « l’export est très positif, avec une hausse des ventes de prêt-à-porter féminin de 1,8 %  sur le 1er semestre ».

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