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27 févr. 2009
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La vogue mondiale des cosmétiques bio dope les entreprises provençales

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AFP
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27 févr. 2009

MARSEILLE, 27 fév 2009 (AFP) - La vogue des cosmétiques bio a de beaux jours devant elle, pronostiquent des entreprises provençales largement dopées par ce phénomène qui, après l'Europe et les Etats-Unis, gagne l'Asie.

"On est au tout début du bio. Si nous ne faisons pas de bêtises et que nous respectons nos valeurs, cela ne peut que se développer, d'autant que les jeunes achètent davantage ces produits", dit Thierry Recouvrot, PDG de Florame, société fondée en 1990 à Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône) et qui produit huiles essentielles et produits de beauté uniquement bio.

Le marché que se partagent pour l'essentiel des PME, ne représente pour l'instant que 5% environ du marché des cosmétiques en France mais ce n'est plus une niche, estime Patrick Garnon, directeur adjoint de l'Office national interprofessionnel des plantes à parfum, aromatiques et médicinales, installé près de Manosque (Alpes-de-Haute-Provence).

"Une mode qui dure depuis six ans, c'est une tendance de fond", dit-il. Les "grands de la cosmétique" comme L'Oréal, Clarins ou Estée Lauder, souligne-t-il, ont lancé à leur tour des marques bio ou racheté des parts dans des sociétés spécialisées.

Le secteur qui enregistre une croissance du chiffre d'affaires à deux chiffres en France est si prometteur que même la grande distribution s'y est mise.

De nombreuses entreprises se sont implantées dans le Sud-Est en raison de la présence d'une grande variété de plantes à parfum et aromatiques -composantes principales des produits bio- et d'une tradition ancestrale de leur usage.

"La diversité de la flore est exceptionnelle ici", confirme Jean-Louis Pierrisnard, responsable du laboratoire de recherche de L'Occitane, fondée en 1976 à Manosque. La marque, mondialement connue et pionnière dans l'utilisation des extraits végétaux, s'est aussi lancée dans le bio, avec des gammes à base d'huile d'olive ou de lavande.

Terre d'Oc, installée à Villeneuve-en-Provence (Alpes-de-Haute-Provence), est sur ce marché depuis 2003. Cette PME joue sur la carte provençale tout en vendant des recettes adaptées "de secrets de beauté" d'Afrique ou d'Asie, explique Audrey Guyot, responsable marketing. C'est l'une des rares marques bio qui proposent aussi des produits de maquillage. Avec succès: son chiffre d'affaires est passé de 8 millions d'euros en 2006 à 11 M EUR en 2008.

La tendance bio ne risque pas de se démentir face à la défiance croissante des consommateurs vis-à-vis des produits qui trônaient jusqu'ici dans leur salle de bains. "On leur a longtemps raconté n'importe quoi sur leur composition, ce qu'ils ne veulent plus", constate M. Garnon, évoquant l'utilisation de parabens ou de phtalates soupçonnés d'être cancérigènes.

D'autant que les marques bio ont élargi leurs gammes et su améliorer leurs formules pour aboutir à des textures aussi onctueuses et légères que leurs concurrentes chimiques.

Les produits bio ne sont pas pour autant exempts de tout danger, tempère M. Garnon. "Les cosmétiques contiennent des centaines d'ingrédients dont on ne connaît pas vraiment l'effet combiné", dit-il.

Comme il n'existe pas de cahier des charges européen ni mondial, le consommateur a parfois du mal à s'y retrouver dans le maquis des labels existants qui, parfois, confondent naturel et bio ou ne proposent pas la même proportion de bio.

Un handicap auquel les entreprises européennes comptent remédier avec l'élaboration d'une charte commune qui doit être présentée prochainement à l'Union européenne.

Par Ouerdya AÏT-ABDELMALEK

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