AFP
14 mars 2011
Lagos: la semaine de la mode célèbre des tissus africains mis au goût du jour
AFP
14 mars 2011
LAGOS, 14 mars 2011 (AFP) - Imprimés traditionnels arborés par les anciens esclaves de Sierra Leone, motifs bohémiens et soie européenne ont flotté sur les podiums de la semaine de la mode qui vient de s'achever à Lagos, où des créateurs africains ont voulu affirmé haut et fort que "L'Afrique est dans le coup".
Ni les célèbres embouteillages ni l'atmosphère humide de Lagos n'ont découragé des centaines de "modeuses" du Nigeria qui se sont engouffrées sous deux énormes tentes dressées sur le terrain d'un hôtel cinq étoiles.
Calqué sur le modèle des "fashion week" de Paris ou New York et organisé par Arise, le magazine de la culture africaine basé à Londres, ce rendez-vous de 3 jours s'est achevé dimanche très tard après avoir réuni pas moins de 50 créateurs africains à l'imagination bouillonnante.
Le Nigeria possède une tradition textile riche et ancienne, entre l'aso-oke, coloré et tissé main, et le tissu national ankara.
Mais une nouvelle moisson de créateurs africains ont remis l'héritage textile du continent au goût du jour avec des formes et des motifs frais et modernes.
C'est le cas de la Nigeriane Kemmy Solomon qui a imaginé une veste coupé dans un tissu aso-oke, sur une mini-jupe aux motifs bohémiens ou de la styliste londonienne Nkwo Onwuka (née au Nigeria) qui a créé des vestes à partir des imprimés des couvertures dans lesquelles s'enveloppent les nomades Masaï du Kenya. "L'Afrique est dans le coup aujourd'hui. On nous remarque et c'est le bon moment d'être Africain", s'est-elle exclamée.
Quant à la styliste sierra-leonaise Mary-ann Kaikai, elle a présenté des modèles de robes colorées dans un coton à l'origine tissé par d'anciens esclaves affranchis par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.
Mais pour quelques créateurs, la véritable attraction de cette "fashion week" ont été ces imprimés ethniques ankara. Ainsi, la Londonienne Hazel Aggrey-Orleans travaille ces motifs sur soie pour créer d'immenses robes éblouissantes. "Je vois mon côté africain dans le motif ankara et mon côté occidental dans la soie", a expliqué cette styliste née en Allemagne et qui a grandi au Nigeria.
"Ces créateurs sont en fait en train de transformer des textiles indigènes en quelque chose de très contemporain et moderne (...)", a lancé Helen Jennings, journaliste de mode à Arise magazine, un périodique qui célèbre la politique, la culture et la beauté africaine.
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