Peu de gens auront marqué leur profession autant que René Lalique. Rien d’étonnant donc, plus de soixante ans après sa disparition, à voir son œuvre trôner dans le prestigieux Musée du Luxembourg. Du 7 au 29 juillet 2007, on peut y découvrir les plus belles créations du maître, mais aussi en apprendre plus sur ses techniques d'orfèvre.

Epingle de chapeau Guêpes (1899-1900) - Photo : Ole Woldbye, Copenhague/Adagp

Ce sont plus de trois cents pièces réalisées entre 1890 et 1912, jusqu’alors dispersées à travers le monde, qui se trouvent réunies pour l’occasion. Bijoux, mais aussi dessins, modèles, affiches, verreries, provenant des musées Calouste de Lisbonne, Metropolitane de New York et du musée Lalique de Hakone au Japon.

L’exposition fait volontairement l’impasse sur la période Arts Déco de ce virtuose de la joaillerie pour se concentrer sur ce qui a fait son succès : des bijoux bariolés et fantastiques trouvant leur inspiration dans la nature. Une faune et une flore de broches et parures qui fit de lui le bijoutier favori de la noblesse et de la bourgeoisie du début du XXe siècle. Un public qu’il savait séduire en utilisant des matériaux peu exploités à l’époque, comme le verre, l'émail, le cuir, la corne ou la nacre.

Pour rendre justice à cette collection à nul autre semblable, le Musée du Luxembourg a confié l’exposition au scénographe et créateur Hubert le Gall. Ce dernier nous plonge dans une visite à la fois chronologique et thématique de l’œuvre de Lalique.

Broche quatre paons blancs sur une branche de pin (1902-1903) - Photo : Shoichi Kondo, Hakone/Adagp

On en découvre ainsi dans une première partie les multiples sources d’inspiration du créateur, tel l’Egypte, le Moyen-Âge, la Renaissance ou encore le Japon. Dans un deuxième temps, tout est fait renouer avec l’univers sensuel de Lalique, des courbes des vitrines à l’harmonie des couleurs. A travers divers groupements thématiques, plusieurs aspects de sa personnalité sont touchés. Sa méthode de travail, sa passion pour la femme, sa sensibilité à l’égard de la nature… autant d’éléments qui ont durant toute sa vie enrichis son œuvre.

La visite de 10 euros s’achève dans un espace plus lumineux, faisant flamboyer les diverses expérimentations du maître sur le matériau qu’il aura toute sa vie apprécié : le verre. Un élément dont il est devenu l’un des maîtres incontestés. Engagé dans la révolution esthétique de la fin du XIXe siècle, cet « inventeur du bijou moderne » selon Emile Gallé a bouleversé les traditions pour muer ses créations en objets d’exception et de fascination.