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Publié le
17 nov. 2016
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Le Made in France : un défi pour les jeunes marques

Publié le
17 nov. 2016

Le MIF Expo, salon qui met en avant les initiatives made in France, se tient jusqu'au 20 novembre à Paris, Porte de Versailles. Depuis plusieurs saisons déjà, la fabrication tricolore a retrouvé les faveurs des Français. Selon un sondage Ifop, réalisé pour le salon, ils sont d’ailleurs 89 % à considérer que la réindustrialisation de la France doit être une des principales priorités dans les prochaines années. Mais entre souhaits et concrétisation sur le terrain, les difficultés subsistent. Le parcours est notamment semé d'embûches pour les jeunes et petits créateurs souhaitant proposer du made in France. Matières premières, confection, distribution... A chaque étape, ces derniers font face à des obstacles. FashionNetwork dresse l’état des lieux d’un cocorico qui peine encore à se faire entendre.

French Appeal propose des collections de jeans made in France.


« Quand j’ai cherché à lancer ma marque de sneakers, il était essentiel pour moi de proposer une fabrication française, explique à FashionNetwork Thierry To, fondateur de la marque Luhmen. Mais je n’imaginais pas qu’il serait aussi difficile de trouver un atelier. Très peu sont spécialisés dans la sneakers et d’ailleurs, celui que j’ai trouvé, n’a été fondé qu’en 2011. J’ai l’impression que les ateliers très spécialisés ont fermé avec le temps et quand ils ne le sont pas, bien souvent, ils ne sont pas ouverts aux jeunes créateurs. »

Un sentiment confirmé par les chiffres présentés par l’Union des Industries Textiles puisque la France comptait 649 entreprises de textile de plus de 20 salariés en 2010 contre 550 en 2014. En moins de cinq ans, près de 100 entreprises textile ont donc fermé leurs portes…

Pour autant, pour la fabrication, le manque d’ateliers n’est pas le seul obstacle auquel font face les jeunes et petits créateurs. « La difficulté pour moi a été de trouver un atelier qui accepte de fabriquer mes collections de chaussant en petite quantité et à un prix raisonnable, souligne Aline Boulland, fondatrice de la griffe Jolie Frenchy. J’avais trouvé des ateliers compétents, qui fournissent de grandes marques, mais ça n’a pas marché. Les prix étaient exorbitants. Je pense que c’était une façon pour eux de ne pas avoir à dire non. »

Une vision qui ne convainc pas Jacques Martin-Lalande, façonnier et président du groupement de la fabrication française : « Je crois surtout que beaucoup de jeunes créateurs manquent d’expérience. Et ne savent pas toujours taper à la bonne porte pour trouver le façonnier adapté à leurs besoins. La base est se demander de qui on a besoin, un atelier spécialisé ou généraliste ? Il existe des organismes, telle la Maison du Savoir-faire et de la création, qui peuvent répondre à ce genre de problématiques. Les fédérations aussi sont d’une grande aide. Ceci dit, il est vrai que certains façonniers ne peuvent pas produire en petites séries, mais c’est en raison des process industriels ».

Sondage Ifop pour le salon MIF Expo.


Les bases du business, indispensables à la création made in France

Pour la création d’une marque made in France, la maîtrise pointue des prix de revient impliquent des business plans bien ficelés. Et un positionnement prix arrêté avant même le début de la production.

« Pour convaincre un façonnier, un jeune ou petit créateur doit arriver avec toutes les cartes en mains. S'il ne sait pas à quel prix il souhaite vendre ses pièces, ce n’est pas imaginable de lancer la production, souligne Jacques Martin-Lalande. Le réseau de distribution doit également être défini car réaliser un business plan sur une marge pour du e-commerce avec une volonté de développement en multimarque, c’est très risqué. Cela ne nous inspire pas confiance car nous savons qu’une fois qu’une marque s’est illustrée dans un segment prix donné, c’est très difficile d’en changer. Evidemment, une fabrication au grand export demande moins de rigueur et laisse plus de marges de manoeuvre. »

Confrontée à ce problème de positionnement prix, French Appeal, une griffe de denim made in France, est justement obligée aujourd’hui de réduire ses marges au strict minimum.

« Nous avons basé nos prix sur ceux pratiqués par notre premier atelier partenaire, mais ça n’a pas fonctionné. Quand nous avons changé pour un deuxième, plus cher, nous les avons un peu augmentés, mais une fois de plus, le savoir-faire n’était pas à la hauteur de nos attentes, explique Aurélien Jargot, cofondateur de la marque. Au final, nous avons trouvé un atelier faisant exactement ce que nous attendions, mais il est 50 % plus cher que le précédent. Nous n’avons pas pu répercuter cette augmentation car il y a un seuil que nous ne pouvons pas dépasser. Nous rognons donc sur nos marges. C’est aussi un frein à notre développement en multimarques. »

Incubateur Textile, Jean-Luc François.


Des initiatives positives naissent

Fort de ce constat, Jean-Luc François, membre de la Fédération du Prêt à Porter féminin et expert en relations internationales pour l’Institut National des Métiers d’Art, a décidé de lancer, avec le soutien de la région Ile-de-France, un incubateur textile en janvier dernier. Celui-ci, organisé en deux pôles (accompagnement de marques et accompagnement de façonniers avec mise à disposition d’un plateau technique), a pour but de permettre aux jeunes et petites marques de produire leurs collections de moins de 100 pièces.

« En fait, avec cet incubateur, il y a deux vrais aspects : d’une part l’accompagnement dont bénéficient pendant les six mois d’incubation nos marques et nos façonniers, et d’autre part la possibilité pour des marques extérieures à l’incubateur de produire leur collection. L’idée était de soutenir la création française à chaque niveau, sans prendre le travail de qui que ce soit. Nous remplissons un vide et nous sommes complémentaires aux écoles, aux fabricants », explique Jean-Luc François.

Au-delà de la production, l’incubateur textile offre des conseils techniques qui ont pour but d’apporter une autonomie aux marques. « Il y a parfois de petites erreurs de patronage ou de conception qui augmentent le prix de fabrication. Nous apprenons aux marques qui nous contactent (qu’elles soient ou non dans l’incubateur, ndlr) à les résoudre. »

Des conseils de fabrication qui sont effectivement précieux, comme le souligne Inari Blanc, créatrice de la marque de prêt-à-porter féminin Inari. « Les échanges avec mon atelier de fabrication, situé à Marseille, sont essentiels car ils me permettent parfois de réduire les coûts. En tant que créateurs, nous avons bien sûr une formation technique, mais il y a certaines choses que nous ne voyons pas et ces discussions nous permettent de faire aussi bien pour moins cher. »

Galucebo présentera au MIF Expo son premier pull 100 % français.


Et Jacques Martin-Lalande d’ajouter : « Le rôle d’un façonnier est aussi d’accompagner les jeunes et petites marques dans le développement de leur collection. C’est un vrai partenariat qui est chronophage pour les fabricants. C’est également la raison pour laquelle ces derniers ne s’engagent que sur des projets auxquels ils croient. Ils voient sur le long terme donc si les bases ne leur semblent pas bonnes, ils ne vont pas plus loin... »

Des signaux positifs sont donc présents, même s'il reste encore un bout de chemin à parcourir avant de parvenir à un véritable équilibre. Un bout de chemin qui au début peut souvent sembler long et coûteux. « Proposer une fabrication française est essentiel et il faut encourager les fabricants comme les créateurs, témoigne Daniel Forge, fondateur de la marque de prêt-à-porter masculin Galucebo. Nous sommes interdépendants. Pour que chacun puisse gagner, ce serait bien que les pouvoirs publics se mobilisent un peu plus, non pas avec des subventions, mais avec de vraies initiatives valorisant le made in France. Selon moi, il faut au minimum trois ans pour être rentable ». Le nerf de la guerre reste donc le même. A l’heure actuelle, l'aventure de la production made in France reste un défi compliqué à relever sans une trésorerie très solide.

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