Le comité d'entreprise du groupe de distribution en détresse Arcandor sollicite une entrevue avec Angela Merkel, a dit son chef dans un entretien paru mercredi 3 juin, alors que la chancelière redoute que le sauvetage public du constructeur Opel ne crée un précédent.

Photo : Volker Hartmann/AFP

"Nous remplissons les critères pour une aide", a dit Hellmut Patzelt, chef du comité d'entreprise d'Arcandor, au journal régional Westdeutsche Allgemeine Zeitung. Il a annoncé avoir demandé une entrevue avec Mme Merkel, le vice-chancelier Frank-Walter Steinmeier et le ministre des Finances Peer Steinbrück, selon des propos rapportés au style indirect.

"Plus de 50 000 emplois sont menacés", a-t-il fait valoir.

Arcandor, qui regroupe une activité de distribution et une branche tourisme, demande 650 millions d'euros de garanties financières à l'État mais aussi un crédit de 200 millions d'euros.

Cette démarche est critiquée notamment par la droite allemande, qui fait valoir que les problèmes d'Arcandor avaient commencé bien avant le déclenchement de la crise économique à l'été dernier.

Or le plan de soutien aux entreprises dont espère bénéficier la société est réservé aux groupes dont les problèmes sont apparus avec la crise financière.

Mme Merkel a pris ses distances avec les demandes d'Arcandor en faisant valoir mardi que le sauvetage du constructeur Opel à l'aide de fonds publics avait été "un cas exceptionnel" et qu'elle "ne voyait pas d'autre cas de ce genre."

Le parti social-démocrate (SPD), qui partage le pouvoir avec les conservateurs emmenés par la chancelière, est lui plus favorable à une aide à Arcandor, à condition toutefois que les actionnaires de la société fassent eux aussi un effort.

Selon la presse, une décision sur l'aide à Arcandor devrait être prise lundi 8 juin.