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Traduit par
Paul Kaplan
Publié le
23 sept. 2017
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Le crescendo de Bottega Veneta

Traduit par
Paul Kaplan
Publié le
23 sept. 2017

Un retour bienvenu au travail des formes chez Bottega Veneta, qui a présenté avec panache une collection stylée et chatoyante dans un environnement absolument inédit pour la marque.

Bottega Veneta - Printemps-été 2018 - Milan - PixelFormula


Fusionnant des idées architecturales et une large palette de couleurs marbre, les vêtements présentés étaient élégants et ultra commerciaux. La gamme colorée, inspirée par un manoir anglais, le Kedleston Hall, regorgeait de roses marbrés, de jaunes d'or et de violets délavés. 
 
« Tout est une histoire de couleur. Je commence toujours par ça », expliquait le directeur artistique de la maison, Tomas Maier, après le défilé qui avait lieu dans le merveilleux Palazzo Archinto, une immense résidence milanaise de la moitié du XIXème siècle, ornée de fresques monumentales.

D'un point de vue esthétique, tout était plutôt une histoire de changement. La moitié des tenues était criblée d'oeillets ou aspergée de sequins de cristal. À la place de l'élégance discrète qui a rendu la marque célèbre, nous avons assisté à un défilé ostentatoire, en tout cas pour la maison. En outre, on pouvait clairement voir une dichotomie entre le type d'homme et le type de femme qui pourrait porter cette collection mixte. Les femmes semblaient émancipées et visiblement richissimes, à la manière du mannequin Emily Ratajkowski paradant dans une robe en daim parsemée de cordelettes et de mini-cristaux. Les hommes, quand à eux, étaient assez excentriques, frimeurs sur les bords, dans des vestes négligées, des blousons en velours et des pantalons en satin multicolores. Ajoutant à cette impression d'excentricité nonchalante, le dernier mannequin masculin s'est perdu dans le labyrinthe de pièces du défilé et a fini par parcourir deux fois le salon principal.

De même, la raison pour laquelle le directeur artistique a décidé d'infliger aux journalistes une bande-son hip-hop martelée à haut volume reste totalement mystérieuse. Cela dit, la collection est très réussie - elle réunit des vêtements sophistiqués, coupés avec attention et intelligence, dans des couleurs éblouissantes.

Grâce au sens créatif subtil de Maier et au fameux slogan « When Your Own Initials are Enough » (« Quand vos initiales suffisent »), Bottega Veneta est la marque de luxe qui a connu la croissance la plus forte pendant la première décennie de ce siècle. Pourtant, les ventes ont commencé à stagner brutalement ces deux dernières années et un nouveau PDG, Claus-Dietrich Lahrs, a été nommé en octobre 2016.
 
Sous la direction de Claus-Dietrich Lahrs, Bottega Veneta semble avoir trouvé un nouveau souffle. « Pourquoi avons-nous rencontré des problèmes ? Nous étions en retard sur le digital. Nous étions trop discrets, trop effacés. Ça ne marche pas encore très bien sur les réseaux sociaux et nous peinons à capter l'attention de la nouvelle génération de clients », a expliqué Claus-Dietrich Lahrs à FashionNetwork.com.

Résultat, sur une douzaine de sacs de la collection, des initiales étaient embossées ou brodées sur l'Intrecciato, le tissage de cuir signature de la maison. Comme d'autres marques, Bottega Veneta a ralenti ses ouvertures de boutiques, mais restaure ses magasins existants pour les transformer en véritables palais. Tout d'un coup, l'atmosphère s'y fait plus éclatante... comme la palette de couleurs de cette collection.

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