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2 févr. 2023
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Le "greenshifting" : l'une des facettes du greenwashing

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AFP-Relaxnews
Publié le
2 févr. 2023

 Le greenwashing est tellement répandu qu'il revêt désormais plusieurs visages. De l'étiquette trompeuse à l'inversion de culpabilité, voici les pratiques spécifiques de l'écoblanchiment, identifiées par le think tank anglais Planet Tracker.


DR


À une époque où les consommateurs accordent de plus en plus d'importance aux étiquetages et à l'origine des produits, les marques sont sommées de revoir leur copie. Si certaines s'efforcent de jouer le jeu, d'autres prennent hélas un raccourci en dégainant la carte du greenwashing. Et la pratique est tellement répandue qu'elle contient même des sous-catégories. À l'instar du "greenshifting'", repérée par le think tank anglais Planet Track et qui a récemment publié un rapport consacré au sujet sur son site internet.

D'après la définition donnée par Planet Track, le "greenshifting" désigne la tendance des entreprises qui déploient des campagnes dont les messages "laissent entendre que le consommateur est en faute et qu'elles lui en font porter la responsabilité". Un exemple? La compagnie anglo-néerlandaise Shell qui a suscité un véritable tollé sur Twitter en novembre 2020. Celle-ci avait lancé un sondage sur le réseau social à l'oiseau bleu en interpellant directement les internautes et en leur demandant ce qu'ils étaient prêts à faire "pour contribuer à réduire leurs émissions de CO2".

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la pilule n'est pas passée. Mais les internautes ne sont pas les seuls à s'être insurgés. Des personnalités de renommée mondiale ont elles aussi réagi. "Je suis prête à vous demander des comptes pour avoir menti sur le changement climatique pendant trente ans, alors que vous saviez secrètement depuis le début que les émissions de combustibles fossiles allaient détruire notre planète", a par exemple tweeté la politicienne américaine Alexandria Ocasio-Cortez.

La Suédoise Greta Thunberg a elle aussi posté un message bien senti: "Je ne sais pas ce qu'il en est pour vous, mais moi, je suis prêt à dénoncer les entreprises de combustibles fossiles qui, en toute connaissance de cause, détruisent les conditions de vie futures pour d'innombrables générations à des fins lucratives, puis tentent de détourner l'attention des gens et d'empêcher un véritable changement systémique par le biais d'interminables campagnes de greenwashing".

"Greenlighting", "greencrowding", "greenlabelling"...



Planet Tracker note d'autres pratiques telles que le "greenligthing", le "greenlabelling" ou encore le "greencrowding". La première désigne les campagnes de communication d'une entreprise (y compris les publicités) qui "mettent en avant une caractéristique particulièrement verte de ses activités ou de ses produits, aussi minime soit-elle, afin de détourner l'attention sur des activités nuisibles à l'environnement mené ailleurs".

La deuxième ("étiquetage vert") fait référence aux promesses "vertes" ou "'durables" mentionnées sur les produits, mais dont l'examen minutieux des étiquettes permet vite de dévoiler la supercherie.

Le "greencrowding" désigne quant à lui "une forme sophistiquée d'écoblanchiment qui consiste à se cacher dans le groupe et se déplacer à la vitesse du plus lent". On le voit par exemple avec des grandes entreprises qui adhèrent à des programmes aux objectifs environnementaux ambitieux (zéro plastique, neutralité carbone, etc), tout en s'assurant de ne pas le tenir. Leur stratégie? Se fondre dans la masse en espérant passer inaperçues!

Le "greenhushing", qui consiste à taire les démarches pro-environnementales d'une entreprise, figure également dans la liste du think tank. Plus ambiguë, cette démarche peut parfois devenir antagoniste du greenwashing. C'est notamment le cas de petites entreprises qui se lancent et qui n'osent pas communiquer en grande pompe sur leur démarche écoresponsable, de peur d’être taxées d’opportunisme ou de se voir reprocher de ne pas en "faire assez".


(ETX Daily Up)
 

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