Le groupe Chalhoub met en avant le développement durable

Auteur :

Dominique Muret

Publié le
16 juin 2015

Luxe et durabilité ne sont plus aussi incompatibles. Dans sa dernière étude "Global Powers of Luxury Goods 2015", Deloitte soulignait comment les griffes investissaient de plus en plus sur ce thème pour être en phase avec les jeunes consommateurs d'aujourd'hui, très concernés par tout ce qui est écoresponsable.

Un thème porteur, qui a été choisi cette année par le groupe Chalhoub pour le troisième Livre blanc réalisé par sa division Stratégie et Innovation, intitulé "Luxe et développement durable : quel avenir pour le Golfe ?".

Les deux premiers Livres blancs édités en 2013 et 2014, étaient axés sur les dynamiques de consommation du luxe dans la région et les profils de consommateurs. Dans ce troisième volume, le distributeur leader de marques de mode au Moyen-Orient étudie la place du développement durable dans le secteur du luxe dans cette région.

Il cite notamment un sondage, selon lequel 65 % des consommateurs aisés affirment ne pas tenir compte du facteur écodurable lorsqu'ils achètent un bien de luxe. Néanmoins, 85 % des personnes interrogées attendent de la part de l’industrie du luxe des pratiques durables dans une optique proactive.

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La qualité extrême, les matériaux les plus précieux et l’excellence artisanale demeurent les éléments fondamentaux du le secteur du luxe pour le client du Moyen-Orient. Mais s’imposent également rapidement dans les priorités de cette industrie, un engagement pour un développement durable et la diffusion dans la région des meilleures pratiques dans ce domaine.
 
L’étude s’articule autour de quatre grands chapitres se penchant sur les valeurs sociales intrinsèques aux populations du Golfe, l’importance de l’entreprise familiale, les défis auxquels est confrontée la région et la façon dont elle y répond, et enfin l’évolution des mentalités.
 
Le luxe au Moyen-Orient est encore caractérisé en grande partie par une tendance à une consommation effrénée, de la part de consommateurs que ce livre blanc associe à l’image du cheval. Le ticket moyen pour les vêtements, accessoires de mode, produits de beauté et cadeaux, de l’ordre de 2400 dollars par mois, est l’un des plus élevés au monde.

Quant aux dépenses des adolescents des Emirats, elles sont six fois plus élevées par rapport à celles des jeunes ailleurs dans le monde, souligne le rapport.
 

Toutefois de nouveaux profils de consommateurs émergent, telle la typologie du "faucon", qui prend quelque peu ses distances avec le monde matériel privilégiant l’expérience que peut procurer le luxe, recherchant un contact avec l’histoire et l’héritage de la marque ainsi que cherchant à comprendre la façon dont le produit est fabriqué.

Autre profil naissant, le consommateur "gazelle", qui achète des produits de luxe non pour les exhiber, mais parce qu’ils correspondent à une expression de soi. Pour ces deux nouveaux profils, la durabilité est un élément fondamental.
 
Le groupe Chalhoub s’est quant à lui déjà engagé sur ce terrain depuis quelques années, en créant un département spécifique en 2009. Il prévoit aussi de développer un nouveau concept de magasin suivant une série de standards écodurables.